Faits divers

Double homicide: le suspect aurait dû être interné, selon un ami

le mardi 31 octobre 2017
Modifié à 11 h 46 min le 31 octobre 2017
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Un ami de longue date de Jeannot Junior Cormier, suspect du double meurtre perpétré à Sainte-Catherine, est consterné. Selon lui, le système de santé a un sérieux examen de conscience à faire. «L’an passé à pareille date, je l’ai croisé dans la rue et il avait l’air paniqué, raconte-t-il. Il me disait que ses grands-parents complotaient pour le faire tuer et je me suis rendu chez eux pour leur parler.» Jeannot Chapdeleine et Simonne Jourdain lui avaient révélé qu’ils venaient de mettre leur petit-fils à la porte parce qu’il avait planté un couteau de 12 pouces à plusieurs reprises dans un mur. L’ami les avait convaincus d’appeler la police et le jeune homme avait été transporté à l’hôpital. «Mais vous savez comment ça marche, après deux jours il était sorti», ajoute le résident de Sainte-Catherine. En décembre 2016, le grand-père avait de nouveau contacté les autorités parce que son petit-fils l’avait frappé avec une poêle en fonte, en pleine nuit. «Il est allé en prison et à Pinel, explique son ami. Il nous appelait mon cousin et moi, et même s’il était sobre, il délirait complètement. J’ai appelé son médecin traitant à Pinel pour lui en parler et il a fini par sortir quand même.» Jeannot Chapdeleine et Simonne Jourdain, les grands-parents du suspect. Besoin d’aide Selon lui, le suspect de 26 ans n’est pas le jeune adulte taciturne que le voisinage de la rue Forestier décrit. «Oui, il se promenait parfois avec son capuchon sur la tête, mais il est tellement gentil, confie-t-il. Il n’est pas agressif et ce n’est pas une mauvaise personne. Il est juste dans la drogue jusqu’au cou et il a besoin d’aide.» Il se désole que la situation ait dégénéré à ce point. «On aurait pu l’aider et aujourd’hui on a deux morts sur la conscience», déplore-t-il. Une résidente de Sainte-Catherine qui dit avoir développé des liens d’amitié avec M. Cormier il y a 4 ans donne le même son de cloche. «Je ne reconnais pas mon ami dans les commentaires que je lis, dit-elle. Jeannot a fait des erreurs, surtout au niveau de la drogue, surtout avec le chimique, mais quand il était avec mes amis et moi, c'était une autre personne. Oui, il était un peu spécial vu tout ce qu'il a touché, mais ce n'était pas un type de nature violente et tellement gentil.» Antécédents judiciaires Une personne qui avait l’habitude de consommer avec lui il y a quelques années, affirme que le suspect est allé en prison à plusieurs reprises. «Pour possession de drogues, agression à main armée dans un dep, entrée par effraction, etc. Il est fin, mais il ne va pas bien. Il n’est pas né de même, mais il consommait beaucoup, alors il a perdu la carte», dit cette personne qui a requis l’anonymat pas peur de représailles.