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D'une garderie à un CLSC : la pandémie l’a poussée à changer de carrière

le mercredi 23 décembre 2020
Modifié à 15 h 09 min le 22 décembre 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

L’automne 2020 aura été marquant pour Nataly St-Martin qui a mis fin à sa carrière d’éducatrice en garderie des 32 dernières années. La pandémie a été pour elle l’occasion de se renouveler et d’aider en allant travailler dans le domaine de la santé. Deux mois après ce grand changement, elle se dit comblée d’avoir pris cette décision. «C’est génial. Je suis tellement contente d’avoir fait la transition, confie Mme St-Martin. Pour moi, c’est lundi tous les jours et c’est ma journée favorite!» Mme St-Martin circule avec un chariot transportant masques et désinfectant pour les mains, entre autres, dans l’enceinte du CLSC des Seigneuries à Varennes. Elle fait respecter les consignes sanitaires et questionne tous ceux qui mettent les pieds dans l’établissement. «Je fais ça en m'assurant que tout le monde soit à l'aise. Les gens se sentent en sécurité grâce à moi et ils sont tous de bonne humeur», se réjouit la Constantine. [caption id="attachment_101379" align="alignnone" width="310"] Photo gracieuseté[/caption]
«La pandémie m’a donné la petite poussée dans le dos dont j’avais besoin pour changer de carrière.» -Nataly St-Martin
Inspiration familiale Mme St-Martin a été inspirée d’abord par sa fille, âgée de 26 ans, qui est infirmière depuis près de 3 ans. Celle-ci lui racontait fréquemment son quotidien depuis le début de la pandémie. «J’ai compris sa passion et je trouvais ça tellement intéressant malgré la tristesse de certaines situations. Je me suis questionnée sur ce que je pourrais faire pour aider. J’étais tannée de faire ce que je faisais. J’aime encore les enfants, mais la passion avait diminué», explique-t-elle. Mme St-Martin avait aussi remarqué que la COVID-19 provoquait chez plusieurs un désir ainsi qu’une occasion de «passer à autre chose et de se changer les idées». Elle a décidé d’agir face à ce sentiment qui l’habitait. De plus, elle admet qu’avant la pandémie, elle écoutait peu les nouvelles, alors qu’elle s’informe maintenant beaucoup plus et vit moins «dans son monde». Bien que le coronavirus provoque chez Mme St-Martin une certaine crainte, elle tient à ne pas vivre ou travailler dans la peur. La femme de 53 ans a postulé un emploi et a rapidement reçu une réponse positive. Une semaine après avoir choisi d’aller prêter main-forte au milieu de la santé, elle obtenait un poste à Varennes. «Ça ne me dérange pas du tout de faire la route chaque jour. Mon but, c’est d’aider et je sens que je le fais», dit-elle. Son fils, 23 ans, et son gendre, 26 ans, l’ont aussi influencée. Le premier terminait une formation pour devenir agent de bord en mars, lorsque la pandémie a freiné son rêve. Alors à Calgary, il est revenu au Québec pour répondre à l’appel du gouvernement et devenir préposé aux bénéficiaires. Son conjoint, qui occupait quant à lui un poste dans un magasin grande surface, a fait de même. «Nous sommes maintenant quatre membres de la famille sur huit à travailler dans le domaine de la santé. Nous nous soutenons là-dedans. Nous sommes tous fiers d’avoir fait ce virage», partage Mme St-Martin.