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Un élève du secondaire sur quatre a déjà consommé du cannabis

le vendredi 09 mars 2018
Modifié à 8 h 26 min le 09 mars 2018
Par Vanessa Picotte

vpicotte@gravitemedia.com

Alors que l’Association des médecins psychiatres du Québec estime que le gouvernement canadien ne doit pas autoriser la consommation de cannabis avant l’âge de 21 ans, la Direction de santé publique révèle que cette drogue est la plus répandue chez les jeunes du secondaire. Un peu plus d’un élève sur quatre de la région a consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois. Selon un rapport de la Direction de santé publique, le cannabis se trouve loin devant les autres substances illicites consommées par les jeunes de la région. L’ecstasy (11%), les amphétamines et méthamphétamines (9%) et les hallucinogènes (7%) sont les autres drogues les plus consommées. «La consommation de toute substance psychotrope, comme la consommation d’alcool, qui est encore plus fréquente chez les jeunes du secondaire, est une situation sur laquelle la Direction de santé publique de la Montérégie se penche», explique la directrice Dre Julie Loslier.
«Il ne faut pas nier les effets du cannabis, mais il ne faut pas les démoniser non plus. Il faut les voir de façon proportionnelle avec d’autres psychotropes.»- Dre Julie Loslier
Conscientisés dès l’école primaire Que ce soit avec l’approche École en santé ou des programmes spécifiques de prévention, les élèves du primaire et du secondaire sont conscientisés et sensibilisés aux différentes dépendances. Mais «dépendamment de l’âge, nous ne travaillons pas de la même façon», explique la Dre Julie Loslier. «Par exemple, dans les programmes de prévention au primaire, nous allons éviter de parler spécifiquement des substances, explique-t-elle. Plusieurs recherches démontrent qu’avant le secondaire, nous devons travailler sur des habiletés personnelles et sociales. La résolution de problèmes, l’estime de soi et la capacité à dire non.» La directrice ajoute qu’un enfant qui a une plus forte estime de soi «sera davantage en mesure de faire face à des situations problématiques et consommera moins plus tard». À l’inverse, les élèves ayant un indice de détresse psychologique élevé, une faible estime de soi ou qui évaluent leurs performances scolaires sous la moyenne sont proportionnellement plus nombreux à consommer du cannabis. Retarder la consommation La proportion de consommateurs de cannabis, qui est de 5% en 1re secondaire, grimpe rapidement pour atteindre 47% en 5e secondaire, soit près d’un élève sur deux. «Notre objectif en santé publique est de retarder la consommation, explique la Dre Loslier. Nous savons que si notre objectif était que les jeunes ne consomment jamais, nous n’aurions pas les bonnes cibles d’action. Et nous envoyons le message suivant: plus vous consommez tard dans votre vie, moins vous avez de chance d’avoir éventuellement une consommation problématique et des conséquences.» La Direction de santé publique mise aussi «sur les consommations à moindres risques» pour conscientiser les jeunes aux dangers de certains mélanges. «Nous les conscientisons par exemple aux dangers de consommer et conduire et de mélanger drogues et alcool, mais aussi à la question des relations sexuelles dans une situation où les facultés sont affaiblies», précise la Dre Loslier. Elle rappelle par ailleurs que de la même façon que l’alcool, le cannabis peut avoir des conséquences «s’il est pris en grande quantité et de façon régulière». «Si un jeune consomme beaucoup et fréquemment, il y a des chances que son apprentissage et sa motivation en souffrent. C’est certain que ça pourrait affecter le développement du cerveau», conclut-elle. La consommation en chiffres 10% Près de 10% des élèves du secondaire consomment du cannabis tous les jours et 39% en ont consommé moins d’une fois par mois ou environ une fois par mois. 20% Parmi les élèves ayant consommé de la drogue au cours des 12 derniers mois, plus de 20% ont consommé trois fois et plus par semaine ou tous les jours.  

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