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Elles pédalent de Gaspé à Vancouver pour l’environnement

le mercredi 08 septembre 2021
Modifié à 16 h 31 min le 10 septembre 2021
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Au moment de s’entretenir avec Le Reflet, Corinne Santerre et Maïka Bourret étaient environ à mi-chemin de leur aventure. (Photo gracieuseté)

Corinne Santerre et Maïka Bourret prévoyaient prendre une année sabbatique pour voyager autour du monde en 2021. Même si la pandémie a contrecarré son plan initial, le duo a décidé de partir à l’aventure en effectuant la traversée du Canada à vélo. Ce, en amassant des fonds pour des organismes environnementaux. 

Les deux Laprairiennes de 19 ans ont été inspirées par des conférences de cyclistes ayant expérimenté la même épopée.  

«La décision s’est prise assez dernière minute. Il y a deux mois, nous ne savions pas que ce projet se réaliserait, puisque c’était compliqué avec les frontières entre les provinces, mais nous voilà en Ontario», se réjouit Mme Santerre au bout du fil après une cinquantaine de jours. 

Sa compagne de voyage renchérit en disant que dès le début, «nous avons compris que cette idée ferait briller nos cœurs et nous rendrait fières». 

Les aventurières ont fixé leur point de départ de façon symbolique à Gaspé, parce qu’il s’agit du point «presque» le plus à l’est du Québec. 

Après 72 jours, le 3 septembre, les deux jeunes femmes étaient en Alberta, en direction de Calgary. Elles ont exploré les prairies et en étaient à faire des réparations mécaniques sur leurs vélos après des milliers de kilomètres. 

«Notre mentalité se résume au fait que quand on veut, on peut.»
-Corinne Santerre

Préparation 

Mmes Santerre et Bourret n’ont pas d’itinéraire fixe pour les 6 000 kilomètres à parcourir et ne sont pas des cyclistes aguerries. 

«Nous ne savons pas d’avance où nous allons dormir et nous faisons face à des soucis avec nos vélos entre autres, mais on suit le cour des choses et jusqu’à maintenant, ça va bien», fait savoir Mme Santerre.

Les deux amies découvrent que les gens sur leur chemin sont d’une grande bonté. Fréquemment, elles cognent à leur porte pour camper sur leur terrain et la réponse est toujours positive. 

«On prend des risques calculés et on est prudentes quand même. Nous avons beaucoup d’expérience en camping, alors nous avons des réserves de nourriture et d’eau», ajoute Mme Bourret. 

La débrouillardise est ainsi de mise. Un accident de vélo a notamment mis les copines à l’épreuve. C’est une famille qui les a aidées en les hébergeant jusqu’à ce la monture abimée soit réparée par un soudeur.

Elles n’ont pu prendre le traversier qui devait les mener de Sudbury à l’Île Manitoulin en Ontario, puisqu’elles n’avaient pas réservé de places à l’avance.

«Nous avions le choix d’attendre une semaine, de faire du pouce autour du lac Huron, de pédaler ou de tenter d’embarquer sur un bateau ou un voilier. Tout le monde nous connaît dans la ville parce qu’on a parlé à beaucoup de gens et finalement, nous avons appris à faire du voilier avec un couple tout en traversant le lac sur l’embarcation», raconte Mme Santerre.  

Elle affirme en riant que «les imprévus sont, à date, les plus belles aventures que nous vivons».

Les deux femmes s’entendent pour dire qu’à un moment où beaucoup de négatif se fait entendre, «ça fait du bien de voir la gentillesse et la générosité des gens». Il arrive fréquemment que des inconnus leur donnent de la nourriture en les voyant pédaler au bord de la route, par exemple, et se disent inspirés par leur histoire. 

Campagne de financement 
Le duo est depuis longtemps sensibilisé à la cause environnementale. Il pratique le végétarisme et magasine dans les friperies. 

«Avec la COVID-19, cet enjeu a été relayé à des priorités moindres. Tout le monde a beaucoup de choses en tête, mais nous avons continué de penser à l’environnement. Nous voulions poser une action concrète», affirme Mme Santerre.

L’un des buts des deux jeunes femmes est de nager dans les océans Atlantique et Pacifique, en pensant au nettoyage de ceux-ci, d’explorer des forêts dans le souci du reboisement, puis de connecter avec la nature. 

Ces expériences qu’elles partageront aux internautes à la fin de leur voyage sur les réseaux sociaux, notamment, sont liées aux organismes qu’elles ont choisi de soutenir avec une campagne sur la plateforme GoFundMe, soit Tree Canada et Project Rescue Ocean. 

«Nous avons sélectionné ceux-là parce qu’ils font de la sensibilisation, parce qu’on sait que l’argent est utilisé à bon escient et aussi puisqu’ils agissent socialement», fait part Mme Bourret. 

Au moment d’écrire ces lignes, la campagne avait atteint un montant de 1 500$ sur un objectif de 2 500$. 

Voyage économe

En termes de dépenses durant le voyage, le duo a utilisé ses économies pour se procurer des vélos et de l’équipement usagés.  

«On constate que c’est possible d’effectuer ce genre d’aventure avec environ 1 000$. On s’en sort avec à peu près 5$ par repas ou moins. Ce n’est pas de la grande gastronomie, mais c’est vraiment à moindre coût pour nous et c’était aussi le but», explique Mme Bourret.