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Euthanasie de cerfs : « c'est ce que Longueuil doit faire », soutient le biologiste Marco Festa-Bianchet
le vendredi 13 novembre 2020
Modifié à 8 h 19 min le 13 novembre 2020

«C'est clairement ce qu'ils doivent faire», répond d'entrée de jeu Marco Festa-Bianchet, directeur du département de biologie de l'Université de Sherbrooke, quand on le questionne sur l'opération d'euthanasie de près de la moitié de la population de cerfs du parc Michel-Chartrand planifiée par la Ville de Longueuil. «Si la Ville ne fait rien, ils vont mourir de faim», poursuit le biologiste.
«C'est très bien d'avoir un milieu urbain où on retrouve des cerfs, mais il faut en contrôler la population.» – Marco Festa-Bianchet, directeur du département de biologie de l'Université de SherbrookeUne population d'herbivores comme celles du cerf de Virginie se multiplie facilement dans un espace vert comme le parc-nature de Longueuil, où le climat est doux et où il y a peu ou pas de prédateurs, souligne le professeur titulaire en écologie terrestre. «Cette surpopulation aura des effets néfastes sur l'environnement, avance-t-il, en freinant la régénérescence du sous-bois et en compromettant l'habitat de différentes espèces, comme les oiseaux qui nichent au sol. Et ces effets négatifs vont se manifester bien avant que les cerfs meurent de faim.» Stériliser ou relocaliser ? Selon celui qui détient une maîtrise en zoologie et un doctorat en écologie comportementale, il n'existe pas vraiment d'autre solution que celle privilégiée par la Ville de Longueuil pour contrôler la surpopulation de cerfs de Virginie. «L'option de les relocaliser, qui cause un grand stress à l'animal, s'accompagne d'un risque élevé de mortalité», souligne-t-il. [caption id="attachment_103417" align="alignright" width="184"]

«On retrouve beaucoup de cerfs en milieu urbain parce que c’est un environnement que cet animal apprécie.» – Marco Festa-Bianchet, directeur du département de biologie de l’Université de Sherbrooke«Ils ne vont pas régler le problème en en éliminant quinze cette année, affirme-t-il. Selon ce qu'on voit ailleurs, ce sera à nouveau nécessaire dans quelques années.» «Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne devraient pas le faire, poursuit-il. Et c'est très bien d'en enlever quinze plutôt que seulement trois ou quatre. Mais ce sera à répéter dans le futur.» «Longueuil ne souhaite pas devoir répéter ce genre d’opération, réitère la Ville au Courrier du Sud. C’est pourquoi l’augmentation de la pression de chasse au boisé du Tremblay est importante et récurrente.»