Actualités

Famille prise avec une maison au bord de l'eau inhabitable

le jeudi 03 janvier 2019
Modifié à 15 h 01 min le 03 janvier 2019
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

Un jeune père et sa famille évacués de leur domicile en bordure de la rivière Châteauguay à Sainte-Martine lance un cri du cœur pour que son dossier soit réglé le plus rapidement possible.   «Ce n’est pas vivable. Je suis avec mon petit bonhomme et ma conjointe dans un trois et demi. On dort à terre dans le salon, on n’a pas de projet. Je ne peux pas m’acheter de maison. Je ne peux pas vendre celle-là. On est pris, témoigne Francis Tremblay, 34 ans. On ne veut plus être en appartement», tranche-t-il.  Sa famille est évacuée depuis 11 mois. En 2011, M. Tremblay a fait l’acquisition de son habitation au bord de l’eau. Il a investi toutes ses économies dans la rénovation de sa demeure. Au printemps 2018, il avait effectué des travaux de béton pour solidifier son balcon, mais des blocs ont été déplacés par les glissements de terrain. Une fissure était apparente près de la fondation de sa maison. Il a contacté la municipalité. Sainte-Martine a dû signaler le problème au ministère des Transports qui travaille de concert avec celui de la Sécurité publique. L’instance gouvernementale a évalué la situation rapidement et a procédé à l’évacuation de la famille.    Un long processus  À la suite de ces circonstances, le propriétaire était confronté à trois options; soit de déplacer la maison; faire des travaux de stabilisation ou démolir le bâtiment. Évidemment, M. Tremblay souhaite faire des travaux d’enrochement pour préserver son coin de vie. Le ministère de la Sécurité publique (MSP) a mentionné que c’est la responsabilité du sinistré de «fournir les expertises requises et d’informer le ministère de sa décision sur le choix retenu, au moment opportun», indique la relationniste Louise Quintin. Francis Tremblay soutient avoir signé un document le 18 février 2018 qui mentionne son choix de stabiliser les berges derrière sa maison. Il est en lien avec un ingénieur de la firme GHD. Un rapport de 87 pages portant sur les solutions d’enrochement a été élaboré par l’ingénieur. Les dernières communications entre eux datent du 6 décembre 2018. M. Tremblay a eu la réponse qu’il ne pouvait pas réintégrer sa résidence. Un délai de quatre semaines est à prévoir pour approuver ledit rapport. Il devrait avoir une réponse en février ou mars concernant la faisabilité du projet. L’évacué déplore que les démarches prennent beaucoup de temps. «C’est extrêmement long. De prendre un an pour sortir un rapport comme ça, on est en situation d’urgence», s’alarme-t-il. Un permis est requis pour effectuer des travaux dans la rivière. Selon le principal intéressé, il semblerait que l’attente avant d’obtenir ce permis serait très longue.  Ses voisins établis depuis plus de 40 ans sont aussi touchés par l’érosion et sont considérés comme étant sinistrés, mais les autorités ne les ont pas évacués.   Aide financière en cas d’évacuation  Pour les citoyens évacués d’urgence de leur maison, comme la famille de M. Tremblay, une aide de 20 $ par jour par personne est déboursée pendant 100 jours, mais cette période peut être prolongée. Le ministère de la Sécurité publique accorde une aide financière n’excédant pas 200 000 $ pour des travaux de stabilisation à une résidence. Du financement additionnel peut être versé pour des frais de professionnels, de démolition, de remblayage et autres travaux d’urgence. (Source : Gouvernement du Québec – Décret 377-2018)