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Frédérique Turgeon connaît sa meilleure saison en carrière malgré la mort de son père

le vendredi 05 avril 2019
Modifié à 15 h 02 min le 05 avril 2019
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Frédérique Turgeon est passée par toute la gamme des émotions cette saison. La skieuse para-alpin a connu du succès comme jamais sur la scène internationale, entrecoupé par la mort de son plus grand partisan, son père. «J’ai eu autant de médailles cette année qu’en cinq ans, calcule la Candiacoise âgée de 20 ans. J’ai fait 20 podiums en 28 courses. De celles-là, je suis tombée à cinq reprises. J’avais avant cette année gagné 15 médailles.» Elle a clos la saison de brillante façon en remportant le petit globe de cristal de la Coupe du monde à l’épreuve du slalom debout à Morzine en France à la mi-mars, ce signifie qu’elle a dominé cette discipline à l’issue des six courses de la saison. Elle caressait cet objectif à moyen terme. «Honnêtement, c’était un de mes objectifs en carrière, mais je n’envisageais pas de l’avoir avant deux ans», raconte la jeune femme pétillante et plein d’entrain. Elle rêve désormais de remporter «tous les globes» soit celui de chaque discipline, dit-elle, et à mettre la main sur le gros globe de cristal, remis à la skieuse qui connait la meilleure saison à l’ensemble des épreuves (slalom debout, descente, slalom géant et super-G). Ce titre appartient à la Française Marie Bochet, qu’elle connaît bien et tient en estime. «C’est une skieuse qui est très complète à tous les points de vue. Elle met beaucoup d’heures au gym et à l’entraînement et possède aussi une excellente force mentale, reconnaît celle qui skie sur sa jambe gauche. Mais ma progression est bonne et je serai en mesure d’y arriver à mon tour.» [caption id="attachment_60767" align="alignright" width="467"] Frédérique Turgeon et son petit globe de cristal.[/caption] En l’honneur de son père Côté force mentale, Frédérique Turgeon a vécu une épreuve extrêmement difficile avec la mort subite de son père foudroyé par un malaise cardiaque une semaine avant Noël. C’était son plus fidèle supporteur, dit-elle, à qui elle parlait tous les jours. Alors qu’elle aurait pu se laisser abattre et tout abandonner, elle s’est servie de cette terrible épreuve comme tremplin. Elle a voulu continuer en son honneur et afin de lui rendre hommage. À la mi-janvier, elle a remporté ses deux premières victoires en carrière sur le circuit de la Coupe du monde. «Ça m’a donné une force, une motivation de plus à chaque réveil le matin, explique celle qui ajoute également avoir été très bien entourée par sa famille, son équipe et des psychologues. J’étais dans ma bulle et focussée sur mon but.» La para-skieuse était d’ailleurs très émotive lorsqu’elle a remporté son petit globe. Elle a pleuré parce qu’elle aurait voulu que son père assiste à ce moment. Sa mère était aussi émue qu’elle lorsqu’elle l’a jointe.
«Après la mort de mon père, je m’étais promis de skier en son honneur et les médailles se sont enchaînées.» -Frédérique Turgeon
Même si son deuil n’est pas terminé, Frédérique Turgeon a un peu plus de recul avec le temps. Ça se reflète dans ses propos. «Il faut voir le plus positif dans tout ça, et j’ai eu de la chance que ce soit arrivé à un moment dans ma vie où ça allait bien, analyse-t-elle. La veille de sa mort, je lui répétais à quel point j’étais heureuse de ce que je faisais.» Frédérique Turgeon fera un retour à la compétition dans un mois avec un camp d’entraînement dans l’Ouest canadien. Entretemps, elle s’accorde du repos.   Quelque résultats cette saison Or -Championnats nationaux (slalom géant et super-G) -Championnats américains (super-G, slalom géant et slalom) -Coupe du monde en Croatie (deux fois au slalom)   Argent -Championnats nationaux (slalom debout) -Coupe du monde en Espagne (slalom et deux fois au slalom géant) -Coupe du monde en Slovénie (slalom)   Bronze -Coupe du monde en Espagne (slalom, super-G et super combiné)