Opinion

Futon impossible à donner

le jeudi 13 février 2020
Modifié à 10 h 24 min le 13 février 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Vous arrive-t-il de rester pris avec un chou gras? C’est devenu un running gag. J’ai un futon démonté dans mon salon. Depuis quelques semaines. Que je veux donner. À quiconque le voudrait. Entretemps, les chats croient que c’est une montagne pour assurer leur confort douillet. Je vous épargne les détails, mais je n’ai pas de place pour le garder. Mais il est encore bon. Très propre. En plus, le coussin est épais, de bonne qualité. Il se transforme en lit double. Comprend une base en bois naturel. J’ai résisté à le jeter aux ordures à de nombreuses reprises. Parce que c’est ce qui aurait été le plus facile. C’est ce qui serait encore le plus simple. Mais je me retiens. Par principe écologique. Parce que je n’en peux plus qu’on engraisse nos dépotoirs d’articles qui devraient facilement avoir une deuxième ou une troisième vie. Parce que je pense surtout que cet article pourrait être utile à quelqu’un pour un temps. Que je n’ai seulement pas réussi à joindre cette personne.
«L’esprit est d’en donner à ceux qui n’en ont pas.» -Charles Albert de Moustier
J’ai passé le mot à des gens que je connais. Puis, sur ma page Facebook. En vain. Quelqu’un le voulait, mais il s’est décommandé au bout de quelques jours. Faute d’espace. J’ai contacté un organisme qui ramasse les meubles en bon état. Tout sauf les futons, paraît-il. J’ai publié un message sur un site d’annonces Web. Dans les minutes qui ont suivi, une Mylène m’a contactée par courriel. Me suppliant presque de lui garder jusqu’en soirée. Parce qu’elle ne pouvait pas passer avant. Aucun problème, lui ai-je répondu. Je n’ai jamais eu de ses nouvelles. Après l’avoir relancée le lendemain. Elle m’a posé un lapin. Je me répète que le plus simple serait de le jeter aux ordures. Quelques pas et le tour serait joué. Je sais d’où ça vient. Ce n’est peut-être pas commun, mais il m’est arrivé souvent que mes sœurs et moi on se fasse des prêts de meubles. À long terme. Des objets auxquels on est attachées. Dont on ne veut pas se départir. Mais qui ne cadrent plus dans notre nouveau décor. Je n’ai donc pas ce besoin de posséder du neuf à tout prix. Et je pense encore à l’utilité du futon. Dimanche, on m’a parlé d’un autre site Web où l’annoncer. Je ferai une dernière tentative. À suivre!