Faits divers

Des individus «en détresse» vendent de faux bijoux en or

le mardi 26 juin 2018
Modifié à 17 h 28 min le 26 juin 2018
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Une arnaque fait de plus en plus de victimes dans la région. Des individus abordent des citoyens en leur faisant croire qu’ils sont en détresse. Ils leurs vendent de faux bijoux en or pour obtenir de l’argent, sous prétexte qu’ils n’ont aucun moyen de retourner à la maison, en Ontario ou à Dubaï. Plusieurs citoyens ont rapporté avoir goûté à ce subterfuge à trois endroits différents. Les individus qui les ont approchés semblent être d’origine arabe. Ils utilisent des voitures différentes immatriculées en Ontario. «Un VUS blanc était arrêté sur l’accotement. Le chauffeur, sorti de sa voiture faisait de grands signes de détresse. Je me suis arrêtée pour lui porter secours. Il m’a dit qu’il était un touriste de Dubaï, que sa voiture avait besoin d’essence et que sa famille se trouvait à bord. Il m’a dit qu’il avait perdu toutes ses cartes de crédit et il voulait me vendre des bijoux en or», raconte Caroline Bonin. La résidente de Sainte-Catherine n’est pas tombée dans le piège, tendu à la sortie du pont Champlain, dans la sortie en direction de La Prairie. Elle a dit à l’homme qu’elle pouvait appeler les secours pour lui et il s’est sauvé rapidement. En publiant son histoire sur Facebook, le 22 juin, Mme Bonin a constaté que d’autres personnes avaient été abordées par les arnaqueurs aux bijoux, dont Lyne Provost qui a vécu le même scénario au même endroit, il y a trois ans.
«Ils jouent bien la comédie et leur histoire est crédible. Quelqu’un qui veut aider se fait facilement avoir.» -Michel Leclerc, victime
Les victimes se multiplient D’autres âmes charitables sont tombées dans le panneau en voulant aider. Michel Leclerc, résident de Saint-Philippe, est l’une d’elles. Deux hommes qui prenaient place dans une voiture argent de marque Civic se sont arrêtés près de lui, alors qu’il se trouvait avec des amis dans un garage à Saint-Philippe, le 24 juin. Montrant des cartes de crédit coupées, les individus suspects ont prétexté avoir besoin d’argent pour retourner en Ontario. «Un des hommes portaient les bijoux et semblait vraiment avoir besoin d’aide lorsqu’il a enlevé sa bague et sa chaîne pour me les vendre. Je lui ai offert 100$ pour une grosse bague. On a vérifié avec un aimant et en grattant les bijoux. Ils avaient l’air vrais. Je lui ai finalement donné 180$ pour deux bagues et une chaîne», dit-il. C’est en contactant un bijoutier que M. Leclerc a compris qu'il s'était fait avoir. «Nous avons eu au moins trois clients dans les deux dernières semaines qui voulaient vérifier la valeur des bijoux qu’ils avaient achetés de cette façon. C’est toujours la même histoire. Ce sont souvent des grosses bagues identifiées 14 ou 18 carats», dit Carole Taillefer, employée à la bijouterie LSM de Sainte-Catherine. Le scénario s'est aussi produit le 10 juin dans le stationnement du Costco à Candiac. Le conjoint de Marie-Josée Beaudin a déboursé 40$ pour une bague. L’individu disant être dans le besoin se trouvait dans une voiture noire de marque Hyundai. [caption id="attachment_43572" align="alignnone" width="324"] La bague achetée par un citoyen.[/caption] «Moi, j’ai trouvé ça très bizarre. En allant à la bijouterie, on nous a confirmé qu’il s’agissait d’une fausse bague en or», relate la résidente de Sainte-Catherine. Les citoyens floués ont contacté les autorités afin de porter plainte. Karine Bergeron, agente aux relations médiatiques pour la Régie de police Roussillon, confirme que plusieurs appels ont été reçus à ce sujet dans les dernières semaines. Pas un crime officiel aux yeux de la loi Selon la Sûreté du Québec, cette arnaque ne représente pas un acte criminel à proprement dit. S’il n’y a pas de violence ou d’usage de la force pour obtenir l’argent, il s’agit d’un geste volontaire de la part de ceux qui achètent les bijoux. La seule effraction serait celle de vendre des items sans autorisation.  La Régie de police Roussillon ajoute que «la vente itinérante ou la sollicitation n’est pas automatiquement une fraude mais peut servir de prétexte à des personnes malintentionnées».