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Isabelle Morissette se surpasse en fitness à 40 ans

le jeudi 14 novembre 2019
Modifié à 10 h 05 min le 14 novembre 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Il y a quelques mois, Isabelle Morissette s’est lancé un des plus gros défis de sa vie: prendre part à sa première compétition de bikini fitness, le Montreal Summum Classic Open. Maints sacrifices plus tard, elle y a non seulement participé le 28 septembre, mais est monté sur la troisième marche du podium. Pas banal, surtout connaissant les épreuves qu’elle a traversées pour y arriver… La femme de 40 ans a toujours été une grande sportive. Jeune, elle faisait de l’athlétisme et du volleyball. Il y a quelques années, elle a commencé à s’entraîner sans but précis au Pro form à Delson. C’est en janvier dernier, alors qu’elle traversait une période plus difficile, qu’elle a décidé de s’investir davantage dans son entraînement. «J’ai eu une grosse remise en question par rapport à mon travail et plein de choses; je manquais de défis, explique la Constantine. Il fallait faire quelque chose, je n’allais pas bien.» De fil en aiguille, elle s’est trouvé une entraîneur, Nathalie Picotte, pour l’accompagner et la conseiller. En plus de s’entraîner six jours par semaine et de prendre des cours de posing, elle a dû cesser la consommation d’alcool et suivre une diète. Un investissement, quoi! «Je me suis dit: si j’embarque là-dedans, j’y vais jusqu’à la fin parce que les dernières années je m’étais impliquée dans des choses que je n’ai pas terminées et c’était un gros échec pour moi», révèle-t-elle. Prête et calme Lors du Summum Classic Open, Isabelle Morissette évoluait dans la catégorie maîtres femmes 35 ans et plus. Celle qui est de nature anxieuse au quotidien était étonnamment très calme ce jour-là. «Je me suis dit: amuse-toi, c’est ça le but», dit-elle. «Mon corps a réagi parfaitement, comme il devait réagir en ce sens qu’on coupe la consommation d’eau et les glucides avant la compétition, affirme-t-elle non sans fierté. C’est tout un processus. Je suis arrivée là prête, calme. J’ai super bien dormi, c’est mon chum qui n’a pas dormi!» Ce même chum a perdu 30 lb seulement en accompagnant Mme Morissette pendant sa préparation. «Il s’est vraiment investi!» lance-t-elle en riant. [caption id="attachment_75723" align="alignright" width="191"] Isabelle Morissette lors de sa compétition[/caption] Prochaine étape Grâce à sa performance au Summum Classic Open, la femme de 40 ans s’est qualifiée pour les Nationaux, qui auront lieu à Toronto, en juin. Dépendamment de son classement, elle pourrait obtenir ses cartes de professionnelle. «J’y vais étape par étape, affirme-t-elle toutefois. Juste de me rendre là, ce sera gros.» Celle qui est maintenant ambassadrice pour Popeye doit d’abord gagner de la masse. «Ça me sort de ma zone de confort!» dit-elle en riant. Les paroles ont un impact Isabelle Morissette souhaite profiter de ce qui lui arrive pour lancer un message: les paroles d’une personne en situation d’autorité peuvent avoir un impact majeur dans la vie d’un jeune. Elle en est la preuve. Un commentaire de son entraîneur de volleyball il y a 20 ans résonne encore dans sa tête aujourd’hui. «J’ai une fragilité aux chevilles, alors j’étais souvent blessée, relate-t-elle. Un moment donné, mon entraîneur m’avait lâché un commentaire: t’es peut-être incapable de supporter ton poids.» «J’étais massive, plus enrobée que maintenant, mais je ne regardais pas ce que je mangeais et j’étais super bien dans ma peau», poursuit-elle. Ce commentaire a cependant changé bien des choses. Ce jour-là, elle a commencé à se remettre en question et a décidé de perdre du poids. «J’ai lâché le volleyball et je commençais à lire sur ce qui fait engraisser, se souvient-elle. C’était rendu que je mangeais de moins en moins, jusqu’à manger une pomme par jour. J’ai perdu 50 lb en trois mois.» Elle a été anorexique et boulimique et a dû suivre des thérapies pour s’en sortir. C’est après la compétition du 28 septembre, médaille au cou, qu’elle a réalisé qu’elle avait enfin trouvé sa voie. «Je me suis dit: là, c’est la vraie Isabelle. C’est moi, ça. Ma vie ne fait que commencer.» «Il faut vraiment faire attention aux paroles utilisées», conclut-elle.