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Jean-Pierre Auclair a le feu sacré depuis 40 ans

le mercredi 21 septembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 21 septembre 2016
Par Martine Veillette

mveillette@journaldechambly.com

Quand Jean-Pierre Auclair a amorcé sa carrière de pompier à La Prairie, en 1976, le métier était bien différent d’aujourd’hui. «Tout a changé», soutient-il. Pour éteindre un incendie, lui et ses collègues n’avaient pas de masque à oxygène. Ils prenaient une respiration avant d’entrer combattre et sortaient pour reprendre leur souffle, dit-il.

Le pompier de 40 ans de métier a vécu l’amélioration des habits de travail, des conditions de travail, l’augmentation du nombre de pompiers ainsi que l’agrandissement de la caserne.

Lorsqu’il a amorcé sa carrière à 18 ans, les pompiers étaient volontaires. «Avec un salaire de 2,50$ l’heure, c’était vraiment volontaire!» blague M. Auclair.

Ils étaient une dizaine de pompiers alors qu’aujourd’hui ils sont une quarantaine employés par la Ville de La Prairie.

Un équipement plus adéquat

À ses débuts, l’équipement était composé d’un imperméable, de bottes arrivant aux genoux, d’un casque et des gants de caoutchouc, hiver comme été. «Aujourd’hui, ce n’est pas comparable avec les habits qu’on avait», affirme le Laprairien.

Les pompiers disposaient de deux appareils respiratoires réservés aux sauvetages.

«Avant, on n’avait pas d’équipement, mais on affrontait de gros incendies. Aujourd’hui, on est équipé pour affronter de gros incendies, mais il y en a beaucoup moins», affirme le lieutenant.

Il précise toutefois que la fumée est plus toxique aujourd’hui, puisque les meubles ont davantage de produits chimiques. 

Il y a 40 ans, la caserne n’avait qu’une porte et entreposait deux véhicules, un camion pompes et une unité de secours. Aujourd’hui, la flotte de véhicules à La Prairie est composée d’un camion échelle, de deux camions pompes, deux bateaux, d’un véhicule de premier répondant et d’un véhicule de prévention.

Au cours de sa carrière, M. Auclair a combattu plusieurs sinistres, mais les plus impressionnants, selon lui, sont ceux de la Boulangerie Lussier et de l’Académie Saint-Joseph, situées dans le Vieux-La Prairie dans les années 80. «C’était de gros incendies pour le peu d’équipement qu’on avait. Ça a été du sport», soutient-il.

Il se souvient aussi d’un incendie dans un entrepôt de farine, que les pompiers ont arrosé durant trois jours. À la fin, ils pataugeaient dans de la colle, se rappelle M. Auclair.

Comme pompier, il a également vu des horreurs et des morts. S’il a pu poursuivre le métier pendant 40 ans, c’est qu’il réussit à se détacher des images, dit-il.

La relève

L’homme d’expérience soutient que la relève est différente de lorsqu’il a commencé. Les jeunes reçoivent une formation scolaire sur les bancs d’école et arrivent en caserne avec beaucoup de connaissances. M. Auclair doit pour sa part sa formation à Roland Roy, un pompier qui lui a montré le métier au début de sa carrière.

Il souhaite que dans un avenir rapproché, pour le bénéfice de la population, les pompiers effectuent leur garde en caserne. «Quand il est question de sauvetage, on n’a pas une minute à perdre. On perd en moyenne huit minutes de déplacement avant d’embarquer dans le camion», dit-il.

En plus d’être pompier depuis 40 ans, M. Auclair a également été photographe pour les hebdos Le Reflet et  L’Événement, aujourd’hui disparu. Depuis 1990, il travaille aussi au service de police d’abord comme répartiteur et maintenant aux ressources matérielles.

Bien qu’il n’ait pas fixé le moment de sa retraite, il soutient qu’il ne poursuivra pas encore 10 ans comme pompier, puisque c’est dur physiquement.