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La bijouterie Guy Serres trouve de la relève

le jeudi 25 avril 2024
Modifié à 15 h 36 min le 25 avril 2024
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Hann Thibaudeau, en compagnie de son cousin Stéphane Hébert, aux côtés de Guy et Nathalie Serres. (Photo gracieuseté)

N’ayant trouvé personne pour reprendre l’héritage de son père, Nathalie Serres avait prévu fermer la bijouterie Guy Serres à la fin de l’année 2023, après 65 ans de service à La Prairie. Mais surprise, elle a trouvé la perle rare.

«Lorsque j’ai annoncé la fermeture de la bijouterie, je ne voyais personne qui pouvait continuer l’entreprise et en plus, la plupart de mes employés voulaient travailler de moins en moins, explique-t-elle. Je voulais terminer le 23 décembre. J’avais besoin de repos.»

C’est alors que son employée Hann Thibaudeau, qui travaille au magasin depuis trois ans, a manifesté son intérêt de prendre le relais. Même si Mme Serres avait déjà amorcé l’achat de publicité pour annoncer la fin de sa bijouterie, cela n’a pas freiné son employée de 33 ans, qui a trouvé du financement et qui a réorganisé le tout pour «donner une seconde vie à la bijouterie».

«J’ai vu durant ces derniers mois sa persévérance, sa détermination et son travail acharné, se réjouit Mme Serres. En plus, elle a toujours eu à cœur le service à la clientèle et la réputation de la bijouterie. Tout ceci est de bons atouts pour la réussite.»

Liens tissés dans le passé

C’est un rêve que chérit Hann Thibaudeau depuis toute petite. Celle qui est la 4e génération de la famille de bijoutiers Thibaudeau a toujours su que ce métier était fait pour elle.

«Je baigne dans la joaillerie depuis toujours, explique la native de Châteauguay. C’est ça qui m’a donné l’intérêt de vouloir évoluer dans cette industrie. Quand Nathalie cherchait à vendre, j’ai saisi l’opportunité.»

La bijoutière de 33 ans a entrepris une longue recherche de financement, jusqu’au moment où son cousin Stéphane Hébert lui a exprimé sa volonté d’investir dans son projet, mais également de s’impliquer et d’en apprendre plus sur le métier.

Un de ses souhaits est que la bijouterie possède sa propre collection.

«Je pense que les clients aimeraient acheter des bijoux qui ont été créés ici, étant donné que c’est fait maison et que ça vient du Québec», soutient Hann Thibodeau.  

Elle estime que le fondateur Guy Serres était «super content» qu’elle porte le flambeau.

«Je pense qu’il n’aurait pas aimé laisser son magasin à des inconnus, croit-elle. Étant donné qu’il connait bien mon père, il était rassuré.»

En effet, la relation entre les familles Serres et Thibaudeau n’est pas née d’hier. Le grand-père d’Hann Thibaudeau avait offert à Guy Serres l’opportunité d’occuper un poste important au sein de son entreprise manufacturière Thibaudeau et Fils.

«Ces quelques années ont permis à Guy d’acquérir une plus grande connaissance de ce milieu», souligne Nathalie Serres.

C’est dans ce contexte qu’une étroite relation s’est tissée entre les deux familles.

«Ce lien qui demeure depuis maintenant plus de 50 ans nous certifie que le fondement de notre choix est indéniablement judicieux pour la continuité de la bijouterie, estime Mme Serres. Ce lien nous assure que notre précieuse clientèle bénéficiera de la constante courtoisie, qualité et fidélité qui pour nous demeure une priorité depuis 65 ans.»

«Elle pense vraiment comme moi au niveau de l’approche envers les clients. Je suis soulagée de pouvoir partir en paix.»

-Nathalie Serres