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La bonne note ou comment dédramatiser la période des devoirs

le vendredi 30 août 2019
Modifié à 8 h 53 min le 30 août 2019
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Les élèves qui doivent composer avec des troubles d’apprentissage ont autant de chances de réussir que leurs autres camarades s’ils sont bien outillés, estime le Centre de soutien pédagogique La bonne note à Delson. Cette année, l’entreprise d’aide aux devoirs célèbre 10 ans de petites victoires acquises au prix de grands efforts. Dans la salle des pas perdus, le mur des étoiles ne passe pas inaperçu. Des centaines de Post-it de toutes les couleurs soulignent les progrès effectués par les jeunes du primaire et du secondaire qui sont passés dans les salles d’études de La bonne note. «Ça peut être parce que l’élève a eu deux avertissements en classe plutôt que cinq pendant la semaine ou parce qu’il a passé un examen dans une matière où il a plus de difficulté, par exemple», explique Hélène Matthews, présidente directrice générale. En 10 ans, Mme Matthews et son conjoint François Charbonneau ont vu passer une multitude d’élèves avec des problématiques toutes plus différentes les unes des autres. Alors que le public a peut-être l’impression que les troubles d’apprentissage et d’attention se sont multipliés au cours des dernières années, le couple, lui, est plutôt d’avis que les cas sont simplement mieux diagnostiqués. «Les spécialistes ont plus de ressources pour déterminer le trouble. À l’époque, les parents vivaient les mêmes situations, sauf qu’aucun professionnel n’était capable de faire des diagnostics», souligne Mme Matthews. Un cauchemar ? D’après La bonne note, la dyslexie, le trouble du déficit de l’attention et tous les autres obstacles qui se posent en travers du parcours des élèves ne devraient pas les freiner dans leurs apprentissages. L’entreprise croit avoir trouvé la bonne méthode pour les accompagner. «La clé de notre réussite, c’est que les jeunes sont pris en charge en groupe de deux par un tuteur. Ce ratio nous permet de répondre aux besoins de chaque élève, explique le couple. Nous sommes un arrêt dans la journée, entre les heures de cours où la professeure n’a pas le temps de tout expliquer parce qu’elle fait de la discipline et le soir à la maison où il y a des tensions entre l’enfant et ses parents.» Pour ces derniers, la période des devoirs devient parfois un cauchemar, reconnaît Mme Matthews. Bien que certains puissent se sentir dépassés par l’ampleur de la tâche, ils ne devraient pas se culpabiliser, affirme-t-elle. «Les termes appris en classe ont changé, la façon de les enseigner aussi, rappelle l’éducatrice spécialisée. L’avantage que nous avons à La bonne note, c’est qu’il n’y a aucune distraction. C’est un endroit neutre. Pas de télévision, pas d’ami, pas d’animal de compagnie. Ici, il n’y a qu’un tuteur et des murs beiges!» Les salles de cours ont été également été aménagées de façon que les élèves ayant un trouble du déficit de l’attention ne puissent pas voir le trafic de la route 132 par la fenêtre, une source potentielle de distraction. Un complément aux professeurs Les élèves s’inscrivent à un cours de deux heures à la fois. Toutes les matières sont couvertes; français, mathématiques, sciences, histoire, <@Ri>etc.<@$p> La bonne note préfère se voir comme un complément aux enseignants plutôt que comme un rival. «Nous remâchons ce qu’ils ont appris au cours de la journée. Nous reprenons leurs enseignements. En revanche, nous avons des outils différents pour les aider à comprendre», mentionne Mme Matthews. Les méthodes de La bonne note semblent avoir fait leur preuve, d’après une étude réalisée en 2019 par la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Montréal. En analysant les résultats en mathématiques de 88 élèves qui fréquentent, les chercheurs ont constaté que les jeunes ayant un trouble étaient en mesure de réussir leurs cours aussi bien, sinon mieux que les élèves qui n’en ont pas. «C’est gratifiant de voir que notre méthode fonctionne, affirme Mme Matthews. Nous sommes partis de deux élèves que nous allions rencontrer la maison il y a 10 ans à des salles remplies, même la fin de semaine!» 265 Le centre de soutien pédagogique La bonne note à Delson est venu en aide à 265 élèves au cours de la dernière année. C’est 100 de plus qu’avant le déménagement de l’entreprise dans ses nouveaux bureaux à Delson en 2018. Il n’y avait plus suffisamment d’espace pour accueillir tous les jeunes inscrits dans leur ancien local à Saint-Constant, affirme les propriétaires Hélène Matthews et François Charbonneau. «Les élèves n’ont pas toujours envie de s’inscrire au centre, mais on est capable de les convaincre quand on leur dit qu’ils n’auront plus de devoirs à faire à la maison.» -Hélène Matthews, PDG de La bonne note