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La CNESST dévoile ses conclusions sur la mort de Nicolas Lauzon

le mardi 09 juin 2020
Modifié à 14 h 29 min le 09 juin 2020
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Une méthode de travail dangereuse, l’absence de formation des travailleurs pour l’appliquer et des défectuosités sur la grue sont les causes de l’accident de travail qui a coûté la vie à Nicolas Lauzon en novembre 2019, d’après le rapport d’enquête de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) publié le 9 juin. À lire aussi Dernier hommage à la victime d'un accident de travail Le Sainte-Catherinois, qui était à l’emploi de l’entreprise Pronex Excavation à Lachute, a été écrasé contre le châssis de la grue, après que la barge de 10 tonnes qu’elle soulevait se soit balancée vers lui, rapporte la CNESST. Le travailleur de 24 ans s’est extrait de sa position, relatent les enquêteurs, mais son décès a été constaté à l’hôpital. La CNESST a relevé de multiples défectuosités sur la grue, à savoir que «le treuil ne fonctionnait pas, qu’un dispositif de détection était arraché, que le câble de levage était sectionné en deux et que le moufle ne tenait en place que par un nœud dans le câble». «Considérant les défectuosités présentes sur la grue, de son utilisation en tandem avec une chargeuse sur roues, de l’utilisation d’accessoires de gréage non prévus pour effectuer des opérations de levage, la méthode de travail utilisée pour soulever les barges est dangereuse», constate la CNESST. De plus, celle-ci remet en cause l’utilisation de cet appareil, alors que le camionneur et ses collègues n’avaient pas reçu la formation adéquate pour en faire usage. «Cette absence de connaissances ne lui permet pas de déterminer que l’utilisation de la grue est dangereuse en raison de son état mécanique», soulèvent les enquêteurs à propos d’un collègue de Nicolas Lauzon. Les deux travailleurs qui l’accompagnaient sur le chantier ont été traités pour des séquelles psychologiques, soulignent-ils. Suivi Moins de 10 jours après l’accident, la CNESST a demandé à l’employeur «d’élaborer un programme de prévention pour les activités effectuées à son établissement». Ce dernier l’a transmis le 18 février 2020, précise le rapport. Les conclusions de l’enquête seront également partagées à l’association des propriétaires de grues du Québec, notamment, pour les sensibiliser aux dangers.