Sports

La fin de 50 ans de golf à La Prairie

le mardi 01 novembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 01 novembre 2016
Par Martine Veillette

mveillette@journaldechambly.com

L’année 2016 marque la fin d’une époque à La Prairie puisque Golf La Prairie fermera pour toujours lorsque la température ne sera plus au rendez-vous. Les verts cèderont la place à des habitations. Espace Rive-Sud restera pour sa part ouvert.

Le propriétaire Pierre Martin dira au revoir à son golf avec le sentiment du devoir accompli d’avoir transformé un «champ de patates» en un des plus beaux golfs de la province, dit-il.

Même si le terrain de 18 trous, ouvert en 1964, qu’il avait acheté en 2002, était envié, cela n’a pas suffi à contrer la baisse d’achalandage à partir de 2012.

«De 2002 à 2011, on refusait des clients tous les jours», raconte le résident de La Prairie.

«C’était un beau problème qui nous laissait croire que l’industrie avait un beau potentiel», renchérit son fils, Simon Martin, directeur du golf.

Ils expliquent la baisse de clients par différents facteurs, dont la température.

«Une journée qui annonce de la pluie, mais qu’il n’y en a pas, c’est comme une journée de pluie. Les gens n’investissent pas dans une journée où il risque de pleuvoir», indique Simon.

L’homme de 29 ans ajoute que, pour les gens de sa génération, il n’est pas toujours évident de trouver le temps pour jouer à travers toutes les obligations à moins d’être un mordu.

Selon François Roy, directeur général adjoint de Golf Québec, le nombre de golfeurs est demeuré le même au Québec, mais ils jouent moins souvent qu’avant. «L’offre de loisirs, autant sportive que culturelle, est plus vaste qu’il y a 20 ans», soutient-il.

Investissement

Le propriétaire a investi beaucoup d’argent pour améliorer le golf lors de son acquisition. «Pour maintenir le terrain où il est rendu, j’aurais dû refaire un investissement incroyable, qui se chiffre en million en équipement et en aménagement», soutient Pierre Martin. Ce qui l’aurait obligé à augmenter son tarif.

Le père et le fils se réjouissent tout de même de la saison 2016, qui ne devait initialement pas avoir lieu. Comme la construction d’habitations ne s’est pas amorcée cette année, Golf La Prairie a pu louer le terrain une année de plus. La température était au rendez-vous, mais les deux hommes affirment que l’achalandage n’était pas aussi grand que lors des belles années.

Une histoire de famille

Pierre Martin a impliqué ses deux garçons dans l’entreprise. Simon, qui avait 15 ans lors de l’achat du club, y a travaillé l’été à différents postes avant d’être directeur. Son frère Maxime, 27 ans, a dirigé Espace Rive-Sud durant quatre ans.

Adepte du golf, Simon est revenu activement pour profiter de la dernière saison au golf. Il se réorientera après dans son domaine.  

Déception

Pierre et Simon Martin sont conscients que les clients sont déçus de cette fermeture. «Il est difficile de trouver un équivalent sur la Rive-Sud, soit un terrain public avec la qualité d’un terrain privé», mentionne M. Martin.

Un golfeur rencontré sur place le confirme. «C’est dommage, c’était un terrain magnifique et accessible», soutient René Veilleux, de Saint-Lambert. Il venait à La Prairie une dizaine de fois par année depuis les années 80.

La soixantaine d’employés du club de golf ont trouvé un emploi ailleurs ou profitent de leur retraite, assurent les deux hommes.

Développement résidentiel

M. Martin n’est pas contre l’idée d’un développement résidentiel sur le golf. Lorsqu’il a fait l’acquisition du terrain, il avait dans l’idée de construire autour du golf.

«C’était mon grand objectif de développer le terrain. Finalement, c’est quelqu’un d’autre qui va le faire. Je crois que c’est la place pour ça», affirme-t-il.

 

Aire TOD

Le terrain de golf est zoné aire TOD, qui vise la densification près d’un réseau de transport en commun. Le terrain est à proximité du terminus d’autobus La Prairie. Il a été acheté par des prometteurs en 2014 qui veulent construire un projet de 2000 unités.