Opinion

La marche est haute pour le nouveau directeur de la police de Montréal

le mercredi 07 décembre 2022
Modifié à 11 h 44 min le 07 décembre 2022
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

Claude Poirier, chroniqueur

Le 24 novembre, la mairesse Valérie Plante a annoncé que le nouveau directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sera Fady Dagher, directeur depuis 2017 du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL). 

Je ne le connais pas personnellement, je l’ai seulement rencontré à deux reprises lors de conférences de presse. Il est vrai qu’il a effectué de l’excellent travail à Longueuil. Puis, il ne faut pas oublier qu’il a travaillé pendant 25 ans pour le SPVM. 

Fady Dagher a toujours eu l’appui de l’ancienne ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, qui en a beaucoup vanté les mérites. Aussi, il a été en vedette dans une série documentaire sur les ondes de Radio-Canada concernant le programme RÉSO et a été invité sur différents plateaux de télévision. Ça n’a certainement pas nui. Selon mes informations, celui qui a notamment influencé le choix est Martin Prud’homme, directeur adjoint à la sécurité urbaine de la Ville de Montréal et ancien directeur du SPVM. 

Cependant, je crois qu’il ne faudrait pas oublier qu’entre être entraîneur pour un club junior majeur et pour une équipe de la Ligue nationale de hockey, il y a tout un pas à franchir. Ce ne sera pas facile. Il aura à faire face à la Fraternité des policiers et policières de Montréal, un syndicat extrêmement puissant qui en mène large. 

De plus, le taux de criminalité sur la Rive-Sud n’est pas le même que sur l’île de Montréal. C’est le jour et la nuit. Le crime organisé s’est peut-être déplacé en partie sur la Rive-Sud, mais le cœur opère depuis Montréal, et ce, tant qu’il n’y aura pas un chef de la mafia à Montréal comme à l’époque pour calmer le jeu. N’oublions pas aussi que le nouveau directeur devra gérer des escouades spécialisées qui n’existent pas au SPAL. 

Il faut évidemment laisser la chance au coureur et je lui souhaite bonne chance, bien que ce ne sera pas simple. À part Martin Prud’homme, dont le nom a été sali par le gouvernement de la CAQ, les divers directeurs du SPVM n’ont pas fait long feu. On verra s’il renversera la tendance.   

10-4! 

(Propos recueillis par Gravité Média)