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La Prairie : Pompiers médaillés pour avoir sauvé la vie d’un garçon il y a 25 ans

le jeudi 03 janvier 2019
Modifié à 15 h 02 min le 03 janvier 2019
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Deux pompiers du Service de sécurité incendie de La Prairie ont été honorés, 25 ans plus tard, par le gouvernement du Québec pour avoir sauvé des flammes un enfant de 7 ans. Le lieutenant Jean-Pierre Auclair et le pompier Serge Roy ont reçu la médaille pour acte méritoire du ministère de la Sécurité publique lors de la Journée nationale de reconnaissance des pompiers à Québec, cet automne. C’est en 2015 que cette Journée nationale a vu le jour. M. Roy a été étonné au début. «Sur le coup, je me suis dit: "Bien voyons donc! Vingt-cinq ans plus tard?" Ça n’a plus le même impact», déclare-t-il. Ce dernier a décidé d’accepter cet honneur au nom de ses collègues à la suite d’un événement où il a porté secours à un motocycliste l’été dernier. «En roulant sur la 30 avec ma blonde, il y a un gars qui s’est fait frapper et couper la jambe. J’étais le premier arrivé. Après mon intervention, j’ai dit à ma blonde que pour tous ces petits actes dans la vie qui font une différence et qui ne sont pas soulignés, j’allais chercher avec fierté ma médaille», explique le pompier.   Retour sur les événements Le geste héroïque des deux pompiers avait été rapporté à l’époque dans Le Reflet et  Le Journal de Montréal. La Ville de La Prairie avait rendu hommage à la bravoure des deux hommes. Elle l’a fait de nouveau le 26 novembre 2018 à la suite de l’attribution de la médaille. L’incendie d’origine criminelle avait eu lieu dans la nuit du 24 au 25 janvier 1994, vers 1h20, à la Taverne du vieux Laprairie. Celle-ci était située au 107, rue Saint-Georges.   [caption id="attachment_55239" align="aligncenter" width="521"] Le feu ravageant la Taverne du vieux Laprairie dont le second étage était occupé par une famille. (Photo gracieuseté)[/caption]   «Je demeurais en face, se remémore Jean-Pierre Auclair. Je rentrais du travail. J’étais chez moi quand mon paget a sonné. Je n’avais pas mon équipement. J’ai mis mon manteau et je suis sorti. J’ai dit aux policiers qui étaient arrivés qu’il y avait une famille qui demeurait dans un des deux logements du second étage.» M. Auclair a prévenu les occupants qui ont réussi de justesse à quitter les lieux à l’exception de Frédéric Lepage, 7 ans. À l’arrivée des pompiers, Jean-Pierre Auclair, enfilait son habit et partait avec trois autres collègues, dont Serge Roy, dans le bâtiment en flammes à la recherche du garçon. «On rampait. Le plancher commençait à percer en raison du feu. J’ai dit aux deux recrues [pompiers] de me laisser. Je suis parti seul de mon bord et c’est là que j’ai croisé Jean-Pierre», intervient M. Roy. À deux reprises, les deux hommes ont fouillé les pièces du logement, en vain. «On était conscient qu’on poussait les limites, poursuit M. Roy. Mais on savait qu’il y avait une vie en jeu.» Un bris d’une fenêtre a permis l’évacuation de la fumée. Serge Roy a aperçu une lueur au ras du sol. Il s’agissait de l’espace entre la porte de la cuisine et le plancher. «J’ai vu le pied de l’enfant. Il était caché sous la table de la cuisine. Je l’ai agrippé et je l’ai sorti dehors. Je l’avais dans les bras et je courrais en cherchant à qui le donner, l’ambulance n’était pas arrivée», poursuit le pompier.   [caption id="attachment_55236" align="aligncenter" width="521"] Photo d’archives où l’on voit Serge Roy et Jean-Pierre Auclair en compagnie de Frédéric Lepage. (Photo: Le Reflet – Archives)[/caption]   Il était plus que temps, car les réserves d’oxygène des deux sapeurs diminuaient dangereusement. Les premiers soins ont été administrés à l’enfant dans le portique d’une résidence dans l’attente des ambulanciers. Ce dernier n’a conservé, heureusement, aucune séquelle. «Quand tout a été fini, Jean-Pierre et moi on se braillait dans les bras. Il n’y a pas un humain qui reste insensible quand il y a des affaires qui se passent comme ça», souligne M. Roy. «Combien de pompiers dans une carrière ont la chance de faire un sauvetage? Quand ça présente et que ça arrive, on fait notre job et c’est gratifiant», conclut Jean-Pierre Auclair.   Médaille pour acte méritoire La médaille pour acte méritoire vise à honorer le membre d’un service de sécurité incendie qui a fait montre d’un leadership remarquable ou de dépassement de soi lors d’une intervention à caractère exceptionnel. (Source: ministère de la Sécurité publique) [caption id="attachment_55240" align="aligncenter" width="454"] (Photo: ministère de la Sécurité publique)[/caption]