La Prairie refuse les machines de Presto Pizza
En raison d’un règlement de zonage, Victor Bruce Allali ne peut pas installer ses machines distributrices de pizzas à La Prairie, «une aberration» selon l’homme d’affaires qui exploite déjà ces machines dans plusieurs municipalités au Québec mais aussi à Terre-Neuve, Puerto Rico et Dubaï.
C’est à la station-service Shell du boulevard Marie-Victorin à Sainte-Catherine que le rendez-vous est donné. M. Allali ouvre la machine dans laquelle il ne reste que quelques pizzas. Quand elle est remplie à pleine capacité, ce sont 60 pizzas surgelées qui attendent la clientèle.
«Ça répond à un besoin. La nuit, tout est fermé ici. Les travailleurs de nuit, les chauffeurs de taxi, les livreurs, mes pizzas s’envolent rapidement», assure l’entrepreneur en commandant une pizza qui sera cuite en trois minutes. Une bonne odeur de cuisson remplit le cubicule.
Un fournisseur italien lui produit ses pizzas offertes en quatre variétés. Elles sont cuites sur feu de bois avant d’être surgelées à -22˚C. Une fois dans les machines, elles sont maintenues à -6˚C. Une roulette à découper est incluse dans la boite. «Ces machines nous font arriver en 2024!» lance l’inventeur.
(Photo: Sylvain Daignault)
La Prairie
En mars dernier, M. Allali s’entend avec le propriétaire d’une station-service de La Prairie et une de ces machines est installée à l’angle du chemin Saint-Jean et du boulevard des Champs-Fleuris à La Prairie. «La réception a été très bonne. Les déneigeurs, entre autres, appréciaient beaucoup mes pizzas», témoigne-t-il.
M. Allali l’ignorait, mais à La Prairie, des articles du règlement de zonage spécifient que seules des machines distributrices de glace sont permises. De plus, le nombre de machine est limité à une par établissement.
Le 30 avril, l’entrepreneur a reçu du Service de l’urbanisme une réponse négative à sa demande de modifier le règlement. «… la Ville entrevoit, dans ses orientations d’aménagement du territoire, une refonte réglementaire majeure dans les prochaines années et que ce genre d’équipement accessoire sera considéré dans l’approche globale», ajoute toutefois la Municipalité.
Tout en dégustant une pizza, M. Allali explique qu’il doit maintenant enlever sa machine installée à La Prairie, une opération qui lui coûtera entre 3000$ et 4000$. «Je ne comprends pas que je puisse avoir le droit d’installer mes machines à Sainte-Catherine, à Magog, à Victoriaville et à Québec mais pas à La Prairie», se désole l’entrepreneur qui comptera bientôt trois machines à l’aéroport Montréal-Trudeau.
Dans une réponse envoyée au journaliste de Gravité Média, la Ville de La Prairie indique que la refonte à venir consistera à réviser le plan d'urbanisme et la réglementation qui en découle afin de lui permettre de se doter d'une vision à long terme pour le développement et la gestion de son territoire.
«Concrètement, cela se traduira par la modernisation des exigences pour les futurs projets immobiliers. La Ville pourra ainsi mieux encadrer l'aménagement de son territoire et répondre aux besoins actuels et futurs de ses citoyens.»