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L’Académie Juillet souhaite offrir l’école virtuelle à temps plein dès l’année prochaine

le vendredi 23 avril 2021
Modifié à 10 h 52 min le 19 avril 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Si elle obtient l’approbation du ministère de l’Éducation, l’école privée Académie Juillet à Candiac offrira l’école virtuelle à temps plein à des élèves de la troisième à la sixième année du primaire de partout au Québec. Ce projet, qui s'ajoute à l'offre déjà en place, a été mis sur pied par la directrice et fondatrice Marylène Juillet et l’enseignante de première année Julie Gagné. Au début du premier confinement en mars 2020, l’Académie Juillet a été en mesure d’offrir l’enseignement virtuel à l’ensemble de ses élèves en deux semaines. Au retour de l’été, l’école a repris en présentiel, mais l’établissement d’enseignement était prêt à retourner en virtuel si jamais le gouvernement l’obligeait. Ainsi a lentement germé l’idée de mettre sur pied une école entièrement en ligne. «On sait que le nombre de familles qui font l’école à la maison a vraiment augmenté, explique Mme Juillet. C’est sûr que la pandémie a vraiment changé la situation. L’école à la maison, c’est le parent qui assure l’enseignement de son enfant. L’école en ligne, c’est une enseignante qui s’occupe d’un groupe de 20 élèves. Elle prend en charge toutes les matières au programme ministériel.» En réalité, c’est à mi-chemin «entre l’école à la maison et en présentiel», affirme-t-elle. Mmes Gagné et Juillet ont mis sur pied un horaire en plus de créer deux classes, à même l’Académie, d’où les enseignants donneront leurs cours virtuels. Chaque local contient un tableau lumineux et une caméra. Elles ont soumis, il y a quelques mois, une demande au ministère de l’Éducation et devraient être fixées d’ici mai. «Il y a beaucoup de gens qui sont intéressés et posent des questions, mais on ne va pas prendre d’inscription officielle ni de dépôt tant qu’on n’aura pas la réponse positive du ministère», fait savoir la directrice. L’horaire Les 40 élèves auront, au même titre que ceux en présentiel, un horaire établi du lundi au vendredi, de 8h à 15h30. Ils compteront sur un enseignant titulaire et des enseignants pour certaines autres matières. L’horaire prévoit 7 heures de français, 5 heures de mathématiques, 6 heures d’anglais, 1 heure d’arts plastiques, 1 heure de musique, 1 heure d’éducation physique, 1 heure d’univers social et 1 heure d’éthique et culture religieuse. «Bien entendu, il faut faire preuve de beaucoup de créativité et d’imagination parce qu’on ne veut pas mettre un enfant devant un écran pendant 8 heures de temps», nuance Mme Juillet. «L’enseignante donne sa leçon de français qui peut durer, par exemple, 10 minutes. Une fois que la leçon est enseignée, on fait la page 12 d’un manuel. L’élève fait ses travaux, mais il n’est pas obligé d’être devant l’écran. Une fois que le travail est complété, il envoie la photo à son professeur. Il y a des travaux qui peuvent se faire en ligne aussi. Il y a une rétroaction qui se fait. Les enfants peuvent même travailler en équipe, en groupes virtuels.» Deux périodes de 30 minutes sont consacrées chaque jour à du soutien pédagogique pour les élèves qui en ressentent le besoin. L’enfant doit être bien organisé dans un environnement de travail propice à l’apprentissage, insiste toutefois Mme Juillet. «Ça lui prend son bureau de travail, son ordinateur… Il ne peut pas être installé sur le coin de la table dans la cuisine avec une famille de cinq qui se promène partout. On veut que l’enfant puisse se concentrer», dit-elle. Journées d’évaluation Les élèves de l’école virtuelle rencontreront en personne leur enseignant une fois par mois, lors des journées pédagogiques. «À ce moment-là, on va leur faire passer des examens. Ça va être la journée d’évaluation. On va aussi organiser différentes activités pour leur permettre de socialiser avec leur groupe et leur remettre du matériel pour les sciences, les arts plastiques, etc.» dit celle qui trouvera un arrangement pour ceux qui ne peuvent se déplacer à Candiac. Pour la première année, l’Académie Juillet virtuelle n’acceptera que 40 inscriptions pour former deux groupes de 20 élèves. Des enseignants seront embauchés spécifiquement pour l’école virtuelle. L’inscription annuelle coûtera 3 000$ de moins qu’en présentiel, soit 6 795$. Quels bénéfices? Avec son école virtuelle, l’Académie Juillet souhaite offrir une option de plus aux enfants pour qui le modèle traditionnel ne répond pas aux besoins. «L’école, ce n’est pas pour tout le monde, laisse entendre Mme Juillet. Si jamais on peut rendre d’autres enfants plus heureux dans leur éducation, pourquoi ne pas le faire? On n’essaie pas de remplacer quelque chose qui existe, on veut juste offrir autre chose.» Elle donne en exemple les enfants handicapés, ceux dont les parents travaillent à l’étranger ou encore ceux à haut potentiel «pour qui les journées à l’école sont tellement longues parce qu’ils comprennent dans les cinq premières minutes». Les enfants anxieux pourraient aussi y trouver leur compte. Questionnée sur l’importance de la socialisation chez les enfants, Mme Juillet précise que c’est le rôle du parent de s’assurer que son enfant socialise autrement. «Que ce soit les soirs, les fins de semaine ou lors de ses voyage, ça prend une vie sociale, mais ce ne sera pas celle de la classe», exemplifie-t-elle.