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L’alphabétisation s’améliore dans la région

le mardi 07 février 2023
Modifié à 13 h 18 min le 07 février 2023
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

La Montérégie se classe au 4e rang des régions administratives du Québec avec un taux de littératie de 52,2%. (Photo: Pixabay)

L’indice de littératie sous le niveau 3 des citoyens de la MRC de Roussillon s’est amélioré depuis 2016 (-1,9%), alors qu’il se situait à 51,6% en 2021.

La Fondation pour l’alphabétisation a dévoilé ces données à l’échelle du Québec, le 20 janvier. La proportion de la population qui n’avait pas atteint le niveau 3 de littératie dans la MRC de Roussillon était de 53,5% en 2016. Selon la fondation, le niveau 3 est le seuil jugé nécessaire pour comprendre des textes plus longs et plus complexes, puis pour «en interpréter correctement le sens ou encore, effectuer des liens adéquats entre les différentes idées qu’il contient».

En général au Québec, les causes potentielles expliquant ce faible pourcentage sont «l’actuelle pénurie de main-d’œuvre qui entraîne une entrée précoce sur le marché du travail et le vieillissement de la population qui limitent la croissance du profil scolaire de plusieurs MRC». À ceci s’ajoute «la présence de pôles universitaires et de la participation d’une immigration spécialisée dans la région métropolitaine de Montréal».

Le rapport de l’étude soutient que la MRC de Roussillon (-1,9 %) et l’agglomération de Longueuil (-1,9 %) ont aussi mieux performé que leurs régions voisines de la Montérégie, entre 2016 et 2021.

Ramener l’intérêt d’apprendre

Pour sa part, la Clé des mots, organisme d’alphabétisation de Saint-Constant, croit qu’une amélioration de la situation actuelle passe par la revalorisation du français. Céline Brière, directrice générale, estime que l’intérêt des gens envers une meilleure compréhension du français est moins présent, notamment lorsqu’elle constate les baisses d’inscriptions à leurs programmes depuis les dernières années.

«Certaines personnes n'ont pas le goût de s’inscrire, puisqu’elles ne veulent pas être associées au mot analphabète, qui a un sens péjoratif», indique-t-elle.

Elle pense que la sensibilisation débute avant tout au primaire. Il faudrait avoir de meilleures ressources dans les écoles, comme des orthopédagogues, pour détecter les jeunes en difficulté, selon elle. Il s’agit également d’une mesure demandée par les enseignantes du Québec depuis plusieurs années.

La Clé des mots a reçu des élèves à travers ses programmes, lors desquels un intervenant devait s’occuper d’un groupe composé d’un à trois jeunes. Même en s’occupant d’une plus petite équipe, l’organisme a réalisé que la charge de travail était lourde.

«Imaginez pour une classe de 20 élèves et plus», se désole Mme Brière.

Elle est tout de même ravie de voir que les gens qui s’inscrivent à leurs programmes sont plus exposés aux mots qu’il y a 10 ans.

«Les gens qui viennent chez nous sont plus des analphabètes fonctionnels, explique-t-elle. Ils ont un plus grand bagage et de meilleures connaissances.»

Pistes de solution

La Fondation pour l’alphabétisation a également dressé quelques pistes d’action pour renverser la tendance.

Entre autres, elle suggère de réduire le décrochage scolaire notamment chez les garçons, d’encourager la fréquentation collégiale en région, d’améliorer le profil de littératie des élèves des écoles de métiers et des centres professionnels et de mettre en place une stratégie nationale de la formation continue en milieu de travail.

«Il est primordial de passer en mode solution, indique André Huberdeau, président du conseil d’administration de la Fondation pour l’alphabétisation. Notre principal objectif en mesurant ces divers indices liés au niveau de littératie des Québécois demeure toujours celui de mieux comprendre l’enjeu afin que la société soit en meilleure posture pour y réagir, permettant ainsi de faire du Québec une société hautement alphabétisée.»

Il ajoute qu’alors que plusieurs MRC et régions administratives font face à une importante pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs économiques, «les gains salariaux liés à une diplomation collégiale peuvent à certains égards être moins intéressants aux yeux des jeunes étudiants et travailleurs, favorisant donc un accès rapide entre le secondaire, les écoles professionnelles et le marché du travail».

C’est pourquoi la fondation suggère «d’établir un partenariat entre ces milieux de travail et les établissements collégiaux sur l’ensemble du territoire afin de favoriser une poursuite des études pour les jeunes travailleurs est une mesure incontournable pour favoriser l’amélioration de la littératie».

 

2016

2021

Population

171 443

185 568

65 ans et +

24 700

31 345

15 ans et +

137 205

147 555

Français langue parlée à la maison

140 390

144 860

 

 

 

Aucun diplôme

25 170

24 280

Équivalence

33 830

35 495

Diplôme professionnel

23 720

22 775

Collégial

24 780

26 640

Universitaire

29 705

38 365