L’autisme vu sous l’angle de la sexualité
Pour son livre, Josée Durocher cherchait une identité visuelle forte, où les femmes sont à l’honneur avec les couleurs de la neurodiversité. (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)
L’auteure Josée Durocher estime important de parler d’autisme sous toutes ses facettes afin de sortir des clichés des cas plus lourds. C’est ainsi qu’elle propose un livre informatif, Moi, autiste et sexuelle, dans lequel elle se penche sur la sexualité de la femme autiste. À travers 11 chapitres, la Longueuilloise propose différents témoignages, dont le sien, où elle revient sur son agression sexuelle.
Josée Durocher cherchait à dire à ces femmes qu’elles les comprenaient, tout en mettant en garde les plus jeunes qui commencent leur vie amoureuse et sexuelle.
«On a cette beauté-là d’être naïve, qui cache sa part d’ombre. De croire en la beauté des gens tout de suite quand on rencontre quelqu’un. On ne voit pas ses mauvais côtés et ça nous joue des tours souvent», explique l’auteure.
En s’informant sur le sujet, elle s’est rendu compte que plusieurs femmes autistes ont été victimes d’agression sexuelle et voulait exposer cette réalité.
Mme Durocher n’hésite d’ailleurs pas à parler de sa propre agression, soulignant que d’écrire son expérience lui a même fait du bien.
«J’en parle aisément, ce n’est pas ma honte, raconte-t-elle. J’ai fait tout le processus, je suis allée à la cour pour que mon agresseur se fasse reconnaître, j’ai fait de la psychothérapie. Je dis aux autres femmes : c’est correct de porter plainte, c’est correct de ne pas porter plainte aussi, mais si on porte plainte, c’est comme ça que c’est arrivé, comme ça que je l’ai vécu.»
«C’est un livre que j’aurais aimé lire quand j’ai été agressée.»
-Josée Durocher
«C’est important que les femmes aient un exemple concret de ce que ça pouvait être après une agression», ajoute-t-elle.
Nombreux témoignages
Il n’y a pas que l’auteure qui exprime sa réalité dans Moi, autiste et sexuelle. Presque tous les chapitres sont accompagnés de témoignages de femmes autistes.
«J’ai fait un appel à tous sur différents groupes de discussion et les filles ont été extrêmement généreuses dans leurs propos, indique-t-elle. C’est parfois dramatique, mais c’est aussi drôle et léger. Je tenais à ce que ce ne soit pas trop lourd.»
Après avoir exploré la sexualité de la femme autiste, Josée Durocher mentionne qu’elle a déjà plusieurs autres projets en cours.
«Je suis une hyperactive du clavier et l’autisme est un sujet très vaste. Il y a des gens comme moi dont l’autisme semble invisible et je trouve important qu’on dise qu’on existe, qu’on vit de grands défis, mais de belles choses aussi» conclut-elle.