Culture

Le bonheur les deux pieds dans l’eau pour Louise Laparé

le mardi 03 mai 2016
Modifié à 0 h 00 min le 03 mai 2016
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Lorsque Louise Laparé parle de pêche, elle raconte les paysages extraordinaires qu’elle a découverts, sa communion avec la nature et ses bienfaits qui la ressourcent. Ses prises revêtent plus ou moins d'importance. Ce qui compte, c’est cet instant de bonheur qu’elle voudrait voir éternel.

«Je fais le plein quand je pars pêcher. Je décroche. Il y a des coins et des paysages hallucinants à explorer au Québec. Quand je vais à la pêche à la mouche pour prendre du saumon, la répétition du mouvement avec la ligne, l’écoute de l’eau, des oiseaux, de la faune sont des plus zen. Quand on a touché à la nature, on en redemande», raconte la résidente de Saint-Rémi.

Et cette passion, elle la partage depuis deux saisons avec l’émission Elles pêchent aux côtés de son amie Suzanne Beaudet sur la chaîne Unis TV. Un concept que les deux amies ont élaboré.

«Je suis très heureuse de la réaction du public. Ça fait plus de 20 ans qu’on pêche ensemble. Nous voulions donner le goût tant aux hommes qu’aux femmes et aux enfants le goût de pêcher et de partir à la découverte du Québec. Nous préparons la troisième saison que nous sommes en train de tourner», poursuit-elle.

Quant à savoir laquelle des deux amies est la meilleure pêcheuse, Louise Laparé répond en diplomate.

«Sur notre émission, le meilleur pêcheur est toujours notre invité. Tu peux être le meilleur moucheur de la planète et ne pas prendre de poisson. Il y a un grand facteur de chance, mais qu'importe ce qui arrive, ça demeure toujours de maudites belles journées. Depuis que je suis toute petite que j’ai toujours ce plaisir de voir quelqu’un heureux, sortant un crapet-soleil [ou autre prise] à côté de moi, alors que je n’ai rien pêché», souligne-t-elle.

«La prise du poisson, mentionne-t-elle, c’est la cerise sur le sundae, mais le sundae demeure toujours extraordinaire.»

«Mes plus belles histoires de pêche ne sont pas celles où j’ai pris du poisson, mais celles où il s’est passé autre chose», insiste-t-elle.

Préjugés

Si les préjugés envers les femmes qui pêchent semblent s’estomper, Louise Laparé se souvient qu’elle se faisait regarder d’un drôle d’air à une certaine époque.

«J’ai commencé à pêcher le saumon il y a un peu plus d’une vingtaine d’années. Quand j’allais enregistrer mes prises, les gens me demandaient toujours pourquoi que ce n’était pas Gaston [Gaston Lepage, son amoureux depuis plus de 36 ans] qui le faisait, croyant que c’était lui qui avait pêché», se remémore la comédienne et animatrice. Lorsqu’on lui demande qui dans son couple excelle à la pêche, Mme Laparé semble vouloir dire de manière détournée que c’est elle.

«C’est moi la meilleure pêcheuse par rapport à Gaston, c’est officiel [rires]! Il ne m’entend pas, sinon il aurait crié "Heille, heille, heille!". Je suis meilleure parce que j’ai plus d’endurance que lui. Si je vais à la pêche au saumon avec mon chum, je vais être dans la rivière de l’aurore jusqu’au coucher du soleil. Lui a besoin de plus d’action. Moi, je suis très heureuse les deux pieds dans l’eau répétant 100 fois le même mouvement», fait-elle valoir.

Avancer ensemble

Partageant sa vie avec Gaston Lepage depuis plus de 36 ans, Louise Laparé explique qu’il faut s’investir pour qu’un couple perdure.

«Comme tous les couples de la terre, il y a des moments de pur bonheur et d’autres où on rame. On n’est pas toujours aux mêmes endroits dans la vie», constate la comédienne.

«Dans l’humour, il y a la complicité, dans la complicité il y a l’écoute, et dans l’écoute il y a toute la tendresse de la Terre», fait-elle remarquer.

Elle se dit bouleversée du bonheur qu’elle éprouve auprès de son compagnon.  

«Après tout ce temps, on touche à un niveau de bonheur, de passion, de sérénité, confie-t-elle. C’est bouleversant de savoir que cela peut arriver encore après tant d’années. Il faut avoir la volonté de se renouveler, de s’étonner et de se faire rire pour avancer avec quelqu’un dans la vie. Je préfère dire avancer que plutôt de dire vieillir ensemble.»