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Le curateur public souhaite mieux faire connaître son rôle

le vendredi 11 janvier 2019
Modifié à 11 h 11 min le 11 janvier 2019
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Son rôle est méconnu, voir déprécié. La curatelle publique possède pourtant le souci de protection et d’empathie. Le curateur public du Québec, Me Denis Marsolais, a expliqué les défis dans une époque où les gens vivent plus âgés et désirent mourir dans la dignité. «Il faut être sensible aux personnes qui vivent une souffrance, mentionne Me Marsolais. Ils en sont conscients, mais ont une volonté de trouver une solution. Le Curateur public du Québec est le secret le mieux gardé du Québec. Notre rôle est de veiller à la protection des personnes inaptes.» Le curateur public du Québec s’est arrêté le 10 janvier aux locaux du Journal Saint-François à l’occasion d’une tournée médiatique. Plus tôt dans la journée, celui qui est en poste depuis juin seulement avait visité l’organisme d’aide en santé mentale Psychoésion. «Les gens se sont exprimés avec leurs tripes, a-t-il lancé. Ils ont expliqué qu’ils se rendaient sur place pour discuter ou jouer aux cartes. Une dame s’est mise à chanter naturellement et c’était loin d’être ridicule. Plutôt touchant même. Ce sont des gens spontanés. Il y a peut-être des gens dans leur confort douillet qui auraient intérêt à aller les écouter.» Les problèmes de santé mentale sont l’une des principales causes de l’inaptitude. Les maladies dégénératives, les accidents vasculaires cérébraux, la déficience intellectuelle ou les traumatismes crâniens sont d’autres causes possibles. Pour être déclarée inapte, une personne doit avoir subi une évaluation médicale et une autre psychosociale.   Dans le quotidien des gens Dans la région desservie par le Centre intégré de santé et services sociaux de la Montérégie-Ouest, on recense un taux plus élevé de personnes prises en charge par un proche, soit un curateur privé. Le Curateur public est un régime de protection mis en place par le gouvernement depuis 1945. Celui-ci agit dans le quotidien des gens afin de trouver des solutions adéquates à leur bien-être. Chaque personne a une réalité différente avec des besoins tout aussi différents. Avec une population vieillissante et les maladies dégénératives qui sont plus présentes, la curatelle, publique ou privée, sera mise au défi. «C’est sûr que ça va nous toucher comme organisme gouvernemental, soutient Me Marsolais. On réfléchit déjà à des alternatives. Le statu quo, même si nos services sont excellents, n’est pas une option.» Le respect des droits et de la dignité fait partie des aspects sur lesquels le curateur public veut amener à un autre niveau. Il souhaite ainsi donner davantage d’autonomie aux gens. MMarsolais assure que son équipe est très empathique aux besoins ressentis et qu’elle «traite des gens, pas des dossiers». Malgré tout, les préjugés sont tenaces envers la curatelle publique. «J’aimerais que la perception soit meilleure, mentionne-t-il. Il y a vraiment du monde qui bûche et besogne au quotidien. On donne du bienfait, de l’empathie, de la protection. L’organisme ne mérite pas la perception qu’on lui prête.» Au Québec, 64 % des gens désirent avoir un mandat de protection (nouvelle appellation du mandat d’inaptitude); seulement 39 % l’ont en poche. «C’est pourtant aussi important qu’un testament, assure Me Denis Marsolais. Les gens remettent ça à plus tard. Ça ne fait pas mal si tu n’en as pas; mais ça évite le trouble aux autres. »