Culture

Le doute d’une artiste

le vendredi 01 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 01 mai 2015
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

CANDIAC - Maria Andrade fait partie de cette catégorie d’artistes doués qui remettent en question leur talent. Pourtant, à regarder ses toiles, il ne fait aucun doute tant aux yeux du connaisseur que ceux du profane que la peintre autodidacte maîtrise son art avec adresse.

«J’ai toujours aimé dessiner. Quand j’étais petite, je demeurais à la campagne et je n’aimais pas regarder la télévision, alors je dessinais n’importe quel sujet : les papillons, les oiseaux, les animaux etc. Puis, à un moment de ma vie, il y a eu un tournant. J’ai eu un grave accident de voiture en 1996», relate la résidante de Candiac.

Sans élaborer sur le sujet, l’artiste raconte que cet événement l’a amenée à se consacrer davantage à ses pinceaux et pastels.

«C’était une période très difficile. Puisque je ne voulais pas prendre de médicaments, je me suis tournée vers la peinture et j’ai décidé de suivre un cours à ce sujet. Quand je me suis présentée à la deuxième rencontre j’étais la seule qui avait complété sa toile», se remémore cette dernière.

La quête

À ce moment, Maria Andrade part à la quête «du professeur» qui lui apportera les réponses qu’elle sollicite lorsqu’elle peint des animaux, son sujet de prédilection.

«Chaque fois que je me suis inscrite à un cours, je n’ai jamais eu cette satisfaction parce qu’il n’y a pas de peintres qui faisaient ce que j’aime. J’ai arrêté de chercher et je me suis dit que j’allais avoir confiance en moi», poursuit-elle.

Surprise

Le talent de Mme Andrade a été confirmé publiquement lors de sa participation, en 2011, au concours de la Fondation Hélène Santenne à Candiac où elle a remporté le premier prix.

«C’est mon conjoint qui m’avait inscrite sans me mettre au courant. J’avais présenté ma toile, une buse à queue rousse que j’avais réalisée à l’huile. C’était la première fois que je participais à un concours et je gagnais. Je ne pensais pas que j’avais du talent», souligne avec un mélange à la fois de retenue et de fierté la peintre qui ne donne pas de titre à ses œuvres.

Si les animaux constituent la spécialité de l’artiste, force de constater qu’elle pourrait se consacrer aisément à la réalisation de portraits de personnes. Le pastel de sa petite-fille trônant sur son chevalet est tellement réaliste que l’auteur de ces lignes l’a confondu avec l’agrandissement d’une photo. Seul le paysage à l’arrière-plan nous indique qu’on se trouve en présence d’une toile.

«Quand je reproduisais son visage, je trouvais qu’elle se ressemblait tellement que j’en ai eu les larmes aux yeux. Ma fille me dit que je devrais me tourner vers le portrait. C’est sûr que je si devais faire le visage d’un étranger, je n’aurai pas la même émotion», explique la grand-maman.

Souhait

Travaillant dans le domaine de la construction à titre de coloriste, Maria Andrade espère un jour se consacrer à temps plein à son art.

Ce qu’elle souhaite, c’est de peindre les animaux de compagnie d’éventuels clients, notamment les chiens et les chats qu’elle adore. En ce moment, faute de temps, elle emploie le pastel qui est un médium beaucoup plus rapide à utiliser par rapport à l’acrylique ou l’huile dont il faut sans cesse nettoyer les pinceaux.

«Une de mes toiles préférées est celle d’Hugo, le chien de mon frère. Je suis une perfectionniste. J’aime prendre mon temps pour reproduire la texture, les poils de l’animal», termine la peintre.