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Le Haka au service des troubles d’apprentissage

le mardi 19 septembre 2017
Modifié à 0 h 00 min le 19 septembre 2017
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

La première fois qu’elle a fait du Haka Maori, Éliane Savoie a eu une illumination. Plutôt que d’organiser un énième café-rencontre pour venir en aide aux parents d’enfants atteints d’un trouble DYS (dyslexie, dysphasie, dyspraxie, etc.), l’intervenante de l’organisme Tuká Tulá SOS DYS a mis sur pied un atelier de Haka.

«Des fois, les parents sont épuisés et n’ont plus envie d’expliquer leur situation parce que c’est ce qu’ils font constamment, explique Mme Savoie. Je cherchais donc un atelier de répit où ils pourraient souffler, tout en se reconnectant sur l’ici et maintenant.»

Le grand lancement de l’activité avait lieu le 17 septembre au centre de Judo Rive-Sud à Delson. Glenn Cruz, maître Haka depuis 22 ans, Sarah Sabrina Bernardi et Don Semana, deux danseurs au sein de la troupe Whakat?p? Kotahi, étaient aussi présents pour transmettre les rudiments de cette danse traditionnelle.

«Dans la tradition maorie, le Haka n’est pas qu’une démonstration de force et ne sert pas qu’à menacer comme on le voit au rugby, a indiqué M. Cruz aux participants. C’est aussi une façon de dire bienvenue, de célébrer et de souligner des rites de passage. Je l’enseigne aussi comme étant une forme de libération et d’empowerment

La légende derrière le Haka enseigné, soit le Kamaté, transmet des valeurs de résilience et de persévérance.

Les troubles DYS

Les troubles DYS sont des troubles d’apprentissage neurologiques qui sont permanents. Il ne s’agit donc pas d’un manque de volonté de la personne atteinte ou d’une difficulté passagère qu’on peut enrayer.

«Ce sont des troubles invisibles qui engendrent automatiquement des sentiments d’impuissance et de frustration parce que c’est très mal compris par les gens», indique Mme Savoie.

L’intervenante donne l’exemple de sa fille Mylène qui est dysphasique. Lorsqu’elle est tombée enceinte, Mylène a voulu obtenir de l’aide du CLSC parce qu’elle savait qu’elle aurait des problèmes d’organisation. Or, le soutien qu’elle a eu était celui qu’on offre aux jeunes mères adolescentes, puisqu’il n’y avait rien d’adapté pour la dysphasie.

C’est cet événement qui a poussé la Sainte-Catherinoise à mettre son organisme sur pied il y a deux ans.   

Organisme sans but lucratif

En plus d’une ligne d’écoute 24 heures/7 jours sur 7, Tuká Tulá SOS DYS offre des conférences, des formations en milieu de travail et scolaire, de l’accompagnement et des trousses d’information. Des pamphlets informatifs sont distribués aux CLSC Kateri et à Saint-Hubert.

Sans formation spécifique, Éliane Savoie s’est entourée de professionnels tels que des orthopédagogues et neuropsychologues pour mener à bien son projet qui fonctionne sans subventions et partenaires privés. L’OSBL n’a pas pignon sur rue et Mme Savoie l’opère à partir de son domicile.

 

Ateliers de Haka donnés par Éliane Savoie

: Au centre de Judo Rive-Sud au 201, chemin Saint-François-Xavier à Delson.

Quand: Chaque dimanche, de 10h à 11h, jusqu’au 17 décembre.

Prix: Individuel - 10$ pour un cours, 50$ pour six cours, 100$ pour 13 cours. Par famille - 15$ pour un cours, 75$ pour six cours, 150$ pour 13 cours.

Pour qui: Les personnes atteintes de troubles DYS et leur famille.