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Le Magic Palace veut être entendu à la Commission des jeux de Kahnawake

le vendredi 29 mars 2024
Modifié à 11 h 05 min le 29 mars 2024
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Le casino demande une audition à la Commission des jeux de Kahnawake et compte rouvrir son restaurant d'ici la fin de semaine. (Photo : Le Reflet - Erick Rivest)

Obligé de fermer ses portes lundi, le casino Magic Palace fera une demande d’audition à la Commission des jeux de Kahnawake pour expliquer son point de vue et espérer retrouver son permis pour opérer dans la réserve.  Entretemps, le restaurant Mirela’s devrait rouvrir d’ici la fin de semaine, informe l’avocat de l’entreprise Me Pierre L’Écuyer.

Le conseil de bande de Kahnawake et la Commission des jeux du territoire autochtone ont ordonné à l’établissement situé sur la route 132 de cesser ses activités en révoquant son permis. Les autorités de Kahnawake ont mentionné qu’une enquête a permis de conclure «qu'il y avait un propriétaire bénéficiaire non divulgué de Magic Palace, qui n'était pas un Kahnawa'kehró:non (autochtone), qui exerçait un contrôle significatif sur l'établissement et qui recevait la majorité des avantages». Le règlement stipule que seule une personne mohawk de Kahnawake peut être propriétaire d’un casino à Kahnawake.

Un investisseur «silencieux»

La personne en question est Luftar Hysa, un homme d’affaires d’Albanie. Une enquête de La Presse publiée cet automne rapportait que M. Hysa est dans la mire de la Gendarmerie royale du Canada et qu’il serait présumément impliqué dans des opérations de blanchiment d’argent lié à des cartels mexicains.

L’avocat du Magic Palace réfute ces allégations. Me L’Écuyer a expliqué en entrevue au Soleil de Châteauguay que les propriétaires sont Barry Alfred et Stan Myiow, deux membres de la communauté de Kahnawake.  Il y a quelques années, les deux hommes d’affaires ont entrepris de rénover l’ancien Snake Poker Club qui allait devenir plus tard le Magic Palace. «Ils avaient commencé les rénovations, mais ils se sont aperçus que pour faire ce qu’ils voulaient faire, ils n’avaient pas assez d’argent et c’est là que M. Hysa est arrivé», mentionne Me L’Écuyer.

M. Hysa est «un investisseur silencieux, c’est-à-dire qu’il a mis de l’argent mais il n’avait aucun pouvoir décisionnel», poursuit l’avocat. Luftar Hysa et sa famille œuvrent dans le domaine des casinos depuis près de 25 ans, notamment en Afrique du Sud et au Mexique, selon Me L’Écuyer.

Quant aux possibles liens de blanchiment d’argent et de liens avec les cartels mexicains, l’avocat entend prouver que ces allégations sont fausses et qu’elles proviennent de concurrents au Mexique qui souhaitent que M. Hysa perde ses permis là-bas. «Pour éviter la concurrence, il y a du monde qui s’est servi des journalistes (au Mexique) pour écrire un tas de foutaises sur M. Hysa. Ça lui cause des problèmes ici alors c’est ça qu’on veut démontrer», mentionne l’avocat.

L’article de La Presse du mois d’octobre rapportait que M. Hysa fait l'objet d'une enquête au Canada, mais aussi en Albanie.

Le Magic Palace devrait être entendu à la Commission des jeux de Kahnawake en avril. Me L’Écuyer n’exclut pas la possibilité de s’adresser à la Cour supérieure si le résultat de l’audience ne satisfait pas son client.

Des travaux au restaurant

Dans sa décision, la Commission des jeux exigeait la fermeture du restaurant Mirela’s jusqu’à ce qu’il soit complètement séparé du casino. Des travaux sont en cours en ce moment pour respecter cette directive, informe Me L’Écuyer. Le Service de sécurité incendie devra inspecter les lieux pour s’assurer qu’ils respectent les normes. Les propriétaires espèrent rouvrir le restaurant d’ici la fin de semaine.