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Le mot «concordance» passe mal

le lundi 22 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 22 juin 2015
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Les Laprairiens ont le mot concordance en travers de la gorge. Maintes fois répété par le directeur de l’urbanisme lors de la séance d’information sur l’aire TOD, jeudi soir, au Complexe Saint-Laurent, ce mot n’a pas trouvé d’écho auprès de ceux qui désirent voir le projet s’éteindre.

Daniel Malo de la firme indépendante Convercité animait la soirée à laquelle près de 300 personnes ont participé.

«Il n’y a pas de plans sur la table et il n’y a pas de projet d’aucun promoteur. On part sur ses bases et il faut que ce soit clair pour tout le monde», a spécifié M. Malo en début de séance. Affirmation que plusieurs ont remise en doute.

«J’ai l’impression qu’il y a déjà un plan d’établi et qu’on est là juste pour dire qu’on a fait une séance d’information», a reproché une résidente.

«Un acheteur privé, son but, c’est de faire de l’argent avec son terrain et pas de le garder vert, a-t-elle ajouté. Les gens qui travaillent au golf sont déjà au courant qu’en 2016, il va y avoir un spa et des condos et la ville dit que non. Qui dit vrai?»

Questionné par le Journal, le maire de La Prairie Donat Serres répond qu’il est difficile pour lui de commenter une rumeur.

«Beaucoup de choses se disent, mais moi, la chose que je peux vous confirmer, c’est que les plans que le promoteur nous a proposés ont été refusés, alors il n’y a rien sur la table», a-t-il assuré.

Les promoteurs

Un autre citoyen, Mario Corriveau, s’est demandé où entrait le promoteur dans l’équation.

«Le promoteur quand il a acheté, il savait ce qu’il voulait faire avec le terrain, a-t-il indiqué. La ville ne peut pas développer un projet et arriver au promoteur dans un an et demi en disant: "voilà votre projet take it or leave it". Comment ça marche?»

Le directeur de l’urbanisme, Benoît Fortier, a répondu que les promoteurs devraient se plier au cadre légal que la Ville aura installé «conformément à la loi».

«Stéphane Gariépy, un des copropriétaires du terrain de golf, est ici, a souligné l’animateur, M. Malo. Il entend ce que vous dites et il ne peut rien faire d’autre que vous écouter»,

Et s’il n’y avait pas eu de transaction?

«Si le golf n’avait pas été vendu, que serait-il arrivé? Est-ce qu’il aurait été exproprié?», a demandé le résident Charles Sénéchal.

«Même s’il n’y avait pas eu de transaction, c’est une obligation de concordance avec le schéma, a rétorqué M. Fortier. On aurait été obligé de faire l’exercice de mettre un cadre réglementaire. Le golf aurait pu continuer 20 ans à être golf, mais nous, notre cadre réglementaire doit être changé conformément au PMAD.»

Voix discordante

Une seule résidente en faveur de l’aire TOD a pris le micro pour partager son enthousiasme face au projet.

«Je vais peut-être me faire tirer des roches, mais je trouve que c’est un beau projet, a-t-elle avancé. On parle de faire un quartier de proximité pour réduire l’utilisation de la voiture et diminuer les gaz à effet de serre. Il me semble que ça mérite réflexion.»