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Le passé fouillé à La Prairie

le mercredi 28 septembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 28 septembre 2016
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Si de nombreux artéfacts ont été découverts dans le secteur du rang de La Bataille à La Prairie le 17 septembre, rien ne permet d’affirmer pour l’instant que l’endroit a été le théâtre d’un épisode sanglant entre les Français et Britanniques le 11 août 1691.

Une dizaine de bénévoles participaient à une prospection archéologique sur un champ dont l’emplacement demeure secret pour éviter les fouilles illicites. Marchant dans les hautes herbes, les bénévoles devaient repérer divers objets reliés à l’histoire de la Nouvelle-France couvrant la période de 1600 à 1700. «Nous leur avons montré des exemples de ce qu’ils devaient trouver. Ils ont fait une battue. La zone à explorer représente une fois et demie la grosseur d’un terrain de football», explique l’archéologue Frédéric Hottin, du Musée d’archéologie de Roussillon. Ce dernier supervisait l’opération en compagnie de sa consœur Émilie Desrosiers, de la firme Arkéos qui est associée à cette initiative du Musée et de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine.   Bonne récolte La chasse aux indices a été bonne, puisque quelque 75 artéfacts ont été amassés. «C’est une assez bonne récolte. J’en ai fait de la prospection et j’ai été surpris de voir le nombre d’objets trouvés. Ça augure bien», déclare Frédéric Hottin. Parmi les trouvailles, des morceaux de céramique et de poterie, divers objets associés à l’exploitation agricole, des clous en fer forgé, des balles de plomb de gros calibre pour fusils et la tête d’une hachette. Dans ce dernier cas, elle constitue une belle trouvaille en raison de son état et de l'époque d’où elle provient. «Si on retrouve des balles de plomb en grande concentration à cet endroit, ce n’est pas normal. Cela signifie qu’il s’agit sans doute d’un affrontement militaire. On recherchait aussi des têtes de hachette, car elles étaient utilisées souvent comme arme par les Amérindiens», mentionne l’archéologue. Ce dernier aurait aimé qu’on retrouve des lames couteau, des boucles de ceinture ou des boutons d’uniformes militaires en laiton ou en cuivre qui auraient pu établir que l’endroit a été sans aucun doute l’un des deux sites de la bataille de La Prairie. Le premier épisode ayant eu lieu dans le fort du même nom situé dans l’arrondissement historique de la municipalité. Expertise Une fois répertoriés et nettoyés, les items seront envoyés à Arkéos qui les analysera afin de déterminer leur âge et leur provenance. L’archéologue du Musée rappelle qu’à cet endroit se trouvait probablement un chemin carrossable aménagé en 1740 et qui reliait La Prairie à Saint-Jean via Chambly. «Les objets trouvés pourraient être en relation avec cette époque [provenir de voyageurs] -, mais pourraient aussi datés d’avant. Est-ce le lieu de la bataille? Je ne peux pas l’affirmer ni l’infirmer», déclare M. Hottin. Les emplacements des objets trouvés ont été marqués et cartographiés à l’aide d’un GPS. Un arpenteur-géomètre est venu compléter le travail le surlendemain des fouilles. Le ministère de la Culture et des Communications, qui a donné son autorisation pour les recherches, recevra un rapport sur le bilan de ces explorations, tel que le prévoit la Loi. Le lieu sera protégé et fera partie de l’inventaire des sites archéologiques du Québec.   À propos des batailles de La Prairie Le matin du 11 août 1691, les miliciens dirigés par le colonel Peter Schuyler attaquent le fort Laprairie.  Parti d'Albany, il avait à sa tête un groupe de 400 miliciens composé d'Anglais et d'Amérindiens. L’attaque surprend l'armée française, dirigée par Louis-Hector de Callière. Lorsque les troupes anglaises se retirent à La Prairie et prennent la route pour attaquer le fort Chambly, elles y rencontrent à mi-chemin les renforts français dirigés par Clément du Vuault de Valrennes. Les Britanniques subissent de lourdes pertes dans une bagarre sanglante qui dure plus d'une heure. À partir de ce moment, la milice d'Albany ne fit plus de tentatives pour envahir la Nouvelle-France, laissant aux Iroquois le fardeau de la guerre. (Source: Répertoire du patrimoine culturel – ministère de la Culture et des Communications)   À LIRE AUSSI SUR LE MÊME SUJET :

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