Opinion

OPINION - Le personnel du réseau de la santé, une richesse à ne pas oublier

le mardi 27 octobre 2020
Modifié à 15 h 11 min le 27 octobre 2020
Le personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux est une richesse qui ne doit pas tomber dans l’oubli. Le 30 septembre dernier, six mois s’étaient écoulés depuis l’échéance de notre convention collective. Malheureusement, depuis le début de cette négociation, le gouvernement reste sur ses positions. Si le contexte de crise sanitaire nous a forcé.e.s à mettre en veilleuse les manifestations prévues pour souligner ce triste anniversaire, nous ne voulons pas tomber dans l’oubli. Depuis le début de la crise de la COVID-19, les professionnel.le.s et technicien.ne.s de la santé et des services sociaux avons pourtant démontré notre apport essentiel et notre dévouement pour le bien-être collectif et ce, malgré la surcharge et la pénurie de main-d’oeuvre dans laquelle est plongé le réseau. Nous sommes dévoué·e·s, certes, mais nous ne sommes pas dupes! Pendant que les compressions budgétaires continuent, nos conditions de travail ne cessent de se détériorer. Ce manque de reconnaissance de la part du gouvernement a de graves conséquences. Nous faisons face à un exode des troupes vers d’autres secteurs, tandis que le recrutement de la relève est plus qu’ardu par l’absence de mesures d’attraction. Les salarié·e·s qui ont le courage de rester en subissent les conséquences, notamment sur leur intégrité physique et psychologique. Preuve éloquente de cette surcharge, le taux d’absences en invalidité atteint des sommets inégalés. Comment le réseau en est-il arrivé là? Les salarié·e·s ont fait les frais de l’austérité budgétaire à chaque crise financière et ce, depuis une quarantaine d’années. Les gouvernements qui se sont succédés ont épongé leurs déficits sur le dos de celles et ceux qui prennent soin de la population. Rappelons ici le gel et l’importante réduction des salaires subis dans les années 80 et que depuis, les augmentations consenties ne suivent même pas l’augmentation du coût de la vie. Pas étonnant, qu’en 2020, l’on déplore un écart salarial de près de 24 % par rapport aux salarié·e·s des organismes publics, comme Hydro-Québec, la SAQ et Loto-Québec, ainsi qu’un écart de 20 % par rapport aux autres salarié·e·s syndiqué·e·s québécois·e.s. Contrairement à ces groupes de salarié·e·s, le nôtre compte plus de 86 % de femmes. Devrait-on y voir une discrimination basée sur le genre? Poser la question, c’est y répondre. Aujourd’hui encore, le gouvernement ne nous offre que 5 % d’augmentation de salaire sur 3 ans. C’est bien en dessous de l’augmentation du coût de la vie. Rien pour nous permettre de récupérer le pouvoir d’achat perdu au cours des 40 dernières années. Rien pour s’attaquer à la surcharge de travail. Rien pour bonifier le développement de la pratique professionnelle et encore moins pour renforcer les mesures liées à la santé et la sécurité du travail. Nous croyons que le caractère public de notre réseau est vital pour assurer des services de qualité à la population. Toutefois, cette richesse collective menace de s’effondrer. Comme société, nous devons faire le choix d’en assurer sa pérennité et cela passe inévitablement par de meilleures conditions de travail pour les salarié.e.s. Ensemble, mobilisons-nous pour le préserver, pour le bénéfice de toute la société et des générations futures. Nous n’y arriverons pas seul.e.s! M.-Vanessa David Travailleuse sociale depuis 17 ans Vice-présidente locale syndicat de APTS (Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (qui représente 56 000 membres d’une centaine de titres d’emploi dont: physiothérapeute, éducateur.rice spécialisé.e, ergothérapeute, technologue en imagerie médicale, hygiéniste dentaire, orthophoniste, kinésiologue, audiologiste, etc.)