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Le plus gros panache au Québec en 2022

le mercredi 25 janvier 2023
Modifié à 13 h 54 min le 25 janvier 2023
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Durant son trajet de retour vers la Rive-Sud, Frédéric Savard s’est souvent fait arrêter par des curieux qui souhaitaient photographier le panache, raconte-t-il. (Photo: Le Reflet – Denis Germain)

Pour sa première prise à vie, Frédéric Savard aurait difficilement pu faire mieux; un orignal de presque une tonne et demie dont le panache de 57 pouces de largeur en fait le plus gros récolté au Québec en 2022!

Le résident de Sainte-Catherine et son partenaire de chasse, René Paré, de Joliette, ont abattu le cervidé le 4 octobre sur la Côte-Nord, dans la région de Baie-Comeau.
Selon M. Savard, leur technique de chasse à la marche leur a permis de le repérer. L’opération aurait été «impossible» en s’installant dans une cache, puisque les orignaux matures ne se déplacent pas en journée et se terrent dans les secteurs montagneux, explique-t-il.

Le duo a donc quitté son chalet aux alentours de 6h pour parcourir des secteurs reclus. M. Paré callait l’original, tandis que M. Savard guettait avec sa carabine à la main. Un son a soudainement piqué leur curiosité.

«La bête est sortie, puis René a effectué le cri d’un jeune mâle qui voudrait attirer une femelle. Ça n’a pas plu à l’original. Il s’attendait à affronter un jeune mâle, alors il s’est placé en position pour attaquer. Mon partenaire s’est déplacé et l’original aussi», raconte l’homme de 46 ans.

Ce dernier avait déjà remarqué au premier coup d’œil que le cervidé était imposant, «mais pas à ce point-là», convient-il. Il l’a tiré, l’abattant sur le coup.

«Mon ami s’est écrié ‘’Wow! C’est quoi ce spécimen-là?’’ Il a tout de suite su qu’on était tombé sur un modèle rare», fait savoir M. Savard.

L’original était trop lourd pour être tiré. La carcasse a donc été découpée sur place, puis la viande a été répartie plus tard en quatre parts égales, avec les parents de M. Savard.

«Ça nous a pris environ trois à quatre heures pour le déplacer. On a dû aller chercher des renforts qui étaient sous le choc eux aussi», relate-t-il.

Les chasseurs étaient à ce point enfoncés dans le bois que les véhicules abattaient les arbres sur leur passage en roulant, rapporte le Sainte-Catherinois.

De génération en génération

Le père de M. Savard chasse depuis plus de 50 ans C’est sur une terre qu’il paie pour pratiquer son sport que son fils a tué l’orignal. Le paternel, qui lui a laissé le champ libre pour chasser, lui a exprimé sa fierté en soulignant le «sans-faute» qu’il a accompli.  

«La chasse, c’est 85% de chance et 15% de méthode, explique le fils. Tous les bons facteurs doivent être réunis pour que ça fonctionne. La moindre petite erreur fait qu’on peut rater notre coup.»

Celui qui chasse plus sérieusement depuis les trois dernières années a souvent vu ses tentatives être bousillées, notamment en raison de l’odeur, qui doit être dissimulée à tout prix, précise-t-il.

«Par amour pour la nature et ses grands espaces», M. Savard préfère marcher pour traquer son gibier plutôt que d’attendre qu’il vienne à lui. Il n’est pas rare qu’il marche plus de 15 km par jour durant la saison de la chasse, révèle-t-il.

«Tant que la santé y sera, que mes genoux tiendront le coup, je continuerai de pratiquer ce passe-temps, qui se passe souvent de génération en génération», affirme celui qui chasse également le chevreuil.

Homologué  

Le panache de l’orignal abattu par Frédéric Savard a été enregistré officiellement par Trophée Québec, un registre qui reconnaît de façon officielle les grands gibiers trophées récoltés en sol québécois. Suivant la méthode reconnue pour être homologué, il a été séché pendant trois mois, puis mesuré par des spécialistes. Le Sainte-Catherinois a accroché le panache chez lui plutôt que de laisser au camp de son père par crainte qu’il soit volé. Alors qu’il dit pratiquer ce sport pour le plaisir et en respect de la nature, il dénonce les braconniers «qui font mal paraître les autres. Il y en a qui le font seulement pour avoir des trophées ou qui laissent leur cache remplie de déchets». Selon Trophée Québec, le plus gros panache homologué, recensé en Outaouais, présentait une largeur de 65 pouces.  

«J’ai mis la barre haute en partant, ce sera difficile à battre!» -Frédéric Savard

(Photo: Le Reflet - Denis Germain)