Opinion

Légaliser la prostitution pour sauver des vies

le mercredi 05 février 2020
Modifié à 8 h 19 min le 05 février 2020
À la suite du décès de Marylène Lévesque, une jeune femme assassinée lâchement à Sainte-Foy, j’ai eu l’idée de me pencher sur la question suivante concernant les travailleuses du sexe: si le gouvernement du premier ministre canadien Justin Trudeau a été en mesure de légaliser et d’encadrer le cannabis, pourrait-il faire de même avec la prostitution? Tout au long de ma carrière, j’ai vu à maintes reprises des travailleurs, et surtout des travailleuses du sexe, être victimes de graves agressions. Certains sont handicapés pour le reste de leurs jours. D’autres ont été sauvagement tués. C’est épouvantable! Il n’y a rien de plus dangereux aujourd’hui. Beaucoup de problèmes entourent la prostitution. D’abord, la prostitution de rue est mortelle, on s’en rend compte de plus en plus. La jeune travailleuse du sexe décédée ne faisait pas partie d’un groupe organisé. Je ne dis pas que je suis en faveur des proxénètes, au contraire. Ces gens-là sont des écœurants de la pire espèce qui devraient tous être mis «en dedans»! Néanmoins, comment se fait-il que cette jeune femme ait décidé de partir avec un client, sans savoir à qui elle avait affaire? Il n’y a aucun contrôle et le danger se trouve là. Si c’était encadré, cet homme n’aurait probablement pas eu l’autorisation d’avoir recours à ses services.
En ce qui a trait au tueur, un détenu ayant bénéficié d’une libération conditionnelle, j’ai entendu des commentaires à l’effet qu’on doit être plus sévères sur la libération des gens. Je suis d’accord. Le service correctionnel doit faire la lumière sur cet événement. Ils ont décidé de mettre sur pied une enquête, mais est-ce que le résultat sera vraiment concluant? J’en doute.
Cet homme avait été condamné à perpétuité pour avoir tué sa femme à coups de marteau il y a 15 ans. Comment pouvait-il avoir la liberté d’avoir des aventures sexuelles avec des travailleuses du sexe? Marylène Lévesque a dû vivre un enfer dans cette chambre d’hôtel. On a même appris qu’elle s’est débattue. Je pense qu’en 2020, à la lumière d’histoires comme celle-là, on est rendu à améliorer l’encadrement de la prostitution. Si on a été capable de légaliser le cannabis et de l’encadrer, on peut certainement faire la même chose avec la prostitution. Qu’on donne des mandats clairs à des organismes pour que les travailleuses du sexe soient protégées et en sécurité. 10-4! (Propos recueillis par Gravité Média)