Sports

Les combats de karaté permis à nouveau, soulagement dans le milieu

le dimanche 06 novembre 2022
Modifié à 9 h 20 min le 06 novembre 2022
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Rony Najm, l'élève Béatrice Côté, Carlos Najm et Rita Najm. (Photo gracieuseté)

Soulagement dans le milieu du karaté alors que le gouvernement du Québec a émis un décret pour autoriser les combats dans la pratique du karaté amateur, le 27 octobre. Un sentiment partagé par le sensei Carlos Najm, du Centre d’arts martiaux Roussillon à La Prairie.

Le karaté était menacé de perdre la tenue de ses combats après son retrait de la programmation des Jeux olympiques de 2024 à Paris.

«Je suis très content, mais aussi très surpris que ça se soit fait rapidement, se réjouit M. Najm. Merci à tous ceux qui ont rendu ça possible, car c’est très important pour les jeunes et ça va leur amener un objectif supplémentaire.»

Certaines compétitions étaient en péril depuis l’annonce de l’interdiction des combats le 13 octobre, dont la Coupe Québec et la première sélection pour les Jeux du Canada qui ont dû être annulées les 15 et 16 octobre.

«J’étais bien conscient du contexte postélectoral dans lequel nous nous trouvions et de l’impact de la formation d’un nouveau caucus sur la rapidité d’agir du gouvernement, précise par voie de communiqué Stéphane Rivest, président de Karaté Québec. Toutefois, je voyais le temps filer et les chances de qualifications des athlètes diminuer après tous les efforts déployés pour atteindre leur but, ça m’arrachait le cœur».

Les efforts de négociations ont porté fruit.

«C’est un grand soulagement pour l’ensemble de la communauté du karaté québécois dont l’inquiétude, des derniers jours, battait son plein», ajoute-t-il.

Avant que la bonne nouvelle ne tombe, Carlos Najm avait rappelé les bénéfices qu’apportait ce sport en entrevue, le 21 octobre.

«Le karaté, ça amène entre autres le respect, la discipline et la confiance en soi. Cette confiance qu’ils gagnent peut se transférer ailleurs dans leur vie, soutient-il. C’est aussi le contrôle de soi. Dans tous les tournois de karaté, si on est en train de perdre dans un combat, on apprend à contrôler ses émotions et on regarde ce qu’il faut faire pour gagner.»

Code criminel

Karaté Québec arguait que «l'interprétation et l’application du Code criminel exposent les organisateurs, les intervenants et les athlètes se livrant à des combats concertés à des risques d’infractions punissables» en vertu de l’article 83 du Code criminel du Canada qui interdit les combats organisés au pays.

Le Québec, comme toutes les autres provinces, pouvait se prévaloir d’une exemption fédérale pour autoriser les combats de karaté sur son territoire, étant donné que le sport était représenté aux Olympiques. Mais dans le cas où le sport n’était pas représenté, comme c’est désormais le cas, le gouvernement fédéral laissait le choix aux provinces de tenir des combats. L’Ontario et à la Colombie-Britannique ont utilisé ce droit, mais le Québec tardait à le faire. Le jiu-jitsu est dans la même impasse.

Un cours de Karaté sportif. (Photo gracieuseté)

D’ailleurs, plusieurs parents croyaient à tort que les cours étaient également touchés par cette interdiction.

«Nous ne voulons pas que ça affecte la perception des gens à l’égard des arts martiaux, craignait Marcellin Cantin, président et chef de la direction de Karaté sportif avant l’annonce du décret. Nous recevions des courriels de parents nous questionnant si la pratique du karaté était illégale.»

Du côté du centre de karaté KJS à Saint-Constant, ce dernier n’était pas touché par les récentes mesures, puisqu’il opère sous le règlement de l’Association mondiale des organisations de kickboxing (WAKO). Néanmoins, il abondait dans le même sens sur les avantages que le sport amène.

Rayan Saadi et Stéphane Dubé. (Photo gracieuseté)

«S’ils savaient ce que les combats de karaté apportent aux jeunes, avait mentionné Stéphane Dubé avant la tombée de la nouvelle. On leur enlève quelque chose qui les passionne.»