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Les enseignants insatisfaits de l’entente proposée par le gouvernement

le lundi 08 juin 2020
Modifié à 13 h 43 min le 08 juin 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

L’Association des professeurs de Lignery à La Prairie considère que l’entente présentée par le gouvernement, le 22 mai, dans le cadre des négociations syndicales qui se poursuivent pendant la pandémie, en est une «à rabais». À LIRE AUSSI: Salaire bonifié et groupes d’élèves réduits, réclament les enseignants La grande majorité des membres de l’Association affiliée à la Central des syndicats du Québec (CSQ), soit 97%, ont rejeté la proposition patronale, tandis que 100% ont réitéré vouloir que les négociations se concluent par de meilleures conditions de travail et une bonification salariale. Ces résultats doivent être considérés par le Conseil du trésor, fait valoir Martine Provost, présidente de l’association qui regroupe les professeurs de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries. «L’offre faite récemment aux enseignantes et enseignants par le Conseil du trésor ne propose rien pour les élèves en difficulté. Elle recule sur l’engagement pourtant répété de la CAQ d’abolir les 6 premiers échelons de l’échelle salariale pour attirer de la relève dans la profession», déplore Mme Provost. Celle-ci indique également que la proposition patronale constitue un alourdissement des tâches et l’augmentation des heures de travail. À son avis, les porte-paroles patronaux ne détiennent pas les mandats nécessaires pour faire avancer les discussions. Elle ajoute que la seule mesure pour retenir les enseignantes et enseignants plus expérimentés est une augmentation salariale d’un maximum de 2,5 % aux quelque 800 professeurs dans la province, qui pourraient acquérir le statut d’«enseignants émérites». La CSQ déplore également que le Conseil du trésor colporte faussement l’information publiquement que le salaire sera bonifié de 5%. «Les besoins criants des enseignantes et des enseignants qui existaient avant la pandémie ne disparaîtront pas quand ils retourneront en classe, bien au contraire. De nombreux élèves, dont plusieurs en difficulté, devront faire de la mise à niveau dans une nouvelle réalité d’organisation scolaire et le travail dans la classe ne sera pas plus facile», conclut Mme Provost. Elle ajoute que la pénurie de main-d’œuvre vécue présentement est le résultat des conditions de travail difficiles dans les classes. Revendications des enseignants -Une composition de la classe offrant des conditions propices à un enseignement et à des apprentissages de qualité; -Des services aux élèves correspondant à leurs besoins; -L’allègement des tâches; -Une reconnaissance de leur profession à sa juste et pleine valeur, particulièrement quant à la rémunération; -Une réduction du niveau de précarité et de meilleures conditions d’insertion professionnelle, afin que la relève ne quitte pas massivement la profession et que les plus expérimentés y restent.