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Les sacs en plastique à usage unique sont bannis du territoire

le vendredi 28 décembre 2018
Modifié à 9 h 40 min le 28 décembre 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Depuis le 1er janvier, tous les commerçants de la région n’ont plus le droit de remettre des sacs en plastique minces dits à usage unique à leurs clients. Contactés par Le Reflet, ils ont dit qu’ils allaient se conformer. Pour leur part, es clients sont invités à apporter leurs propres sacs lorsqu’ils font leurs emplettes. Cette décision de bannir les sacs de 17 microns d’épaisseur, comme ceux qu’on trouvait à l’épicerie, ainsi que les sacs oxodégradables, biodégradables ou compostables découle d’une résolution adoptée en 2018 par 10 villes de la MRC de Roussillon pour emboiter le pas à plusieurs municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal. Seule la Ville de Châteauguay n’a pas adhéré à ce mouvement parce qu’elle a affirmé ne pas être convaincue des gains environnementaux. Au cours des derniers mois, la MRC de Roussillon a fait une campagne d’information et de sensibilisation auprès de 600 commerçants du territoire en distribuant notamment l’affichage «Jamais sans mon sac réutilisable» pour inciter la population à changer ses habitudes. «Les commerçants étaient enthousiastes pour la plupart étant donné que ça se fait déjà ailleurs et que certains avaient déjà posé des gestes, a dit Mélanie Cloutier, coordonnatrice aux communications à la MRC de Roussillon. Seulement une dizaine de commerçants ont montré des réserves.» Comme il s’agit d’un règlement municipal, il revient aux Villes d’exiger que les commerçants le respectent. Les commerçants sont prêts Quelques jours avant l’entrée en vigueur du règlement, Le Reflet a parlé du virage avec des commerçants du territoire. «Ça va être une adaptation autant pour les clients que les caissières, mais la routine devrait être prise après une à deux semaines», croyait Nathalie Guinois, chef caissière au commerce Fruits et légumes Taschereau à La Prairie. À cet endroit, comme au IGA Vallée à Candiac, environ 75% des consommateurs ont l’habitude d’apporter leurs sacs lorsqu’ils font l’épicerie. «C’est plus ancré dans les mœurs», a reconnu Maryse Vallée, copropriétaire. Aux clients qui auront oublié leurs sacs et qui en voudront, ils pourront acheter pour quelques sous des sacs en plastique plus robustes (50 micros) qui ne sont pas bannis, des sacs en papier ou recyclables. L’enjeu est plus important pour d’autres types de commerces, comme la boutique de vêtements M.U.S.T. à Saint-Constant. C’est pourquoi sa propriétaire Nathalie Cloutier a préparé sa clientèle à la transition ces derniers mois. «Je leur demandais s’ils voulaient un sac ou non en leur rappelant que les sacs à utilisation unique allaient être bannis le 1er janvier. Les gens se demandaient comment ils allaient faire, a-t-elle expliqué. Pour des questions d’hygiène, ils ne veulent pas prendre leurs sacs d’épicerie recyclables.» Mme Cloutier envisageait d’offrir des sacs en plastique dont la distribution est permise. De plus, elle est confiante que sa clientèle s’adaptera.
«Je demeure à Brossard et les sacs en plastique sont bannis depuis deux ans. On apprend vite. C’est vraiment une question d’habitude.» -Nathalie Cloutier, propriétaire de la boutique M.U.S.T.
«On est prêts, a affirmé de son côté Martin Barbeau, copropriétaire du Dépanneur Delson. On a toujours eu des sacs bruns et on a des sacs réutilisables. Il reste juste à décider si on va les vendre ou les donner.» De son côté, la pharmacie Uniprix Saint-Constant a pris le virage il y a plusieurs mois, emboîtant le pas à la bannière. Idem pour le propriétaire de l’Animalerie du Grand-Boisé, Jean-Guy Vallée. «On des sacs réutilisables qu’on donne aux clients quand ils achètent plusieurs articles», a mentionné M. Vallée, qui se réjouissait de la décision des Villes.   Quatre sacs au banc d’analyse
  • Sac en plastique à usage unique (moins de 50 microns)
Il comporte plusieurs avantages environnementaux et économiques. Mince et léger, sa production nécessite peu de matière et d’énergie. Taux de réutilisation de 77,7% comme sac à ordures. Son point faible est lié à son abandon dans l’environnement; sa dégradation est très lente.
  • Sac en plastique robuste (plus de 50 microns)
Pour que ce sac soit plus performant sur le plan environnemental que le sac de plastique à usage unique, il doit être réutilisé entre trois et six fois.
  • Sac réutilisable
Il doit être utilisé minimalement entre 35 et 75 fois pour que ses impacts soient équivalents ou meilleurs à ceux d’un sac en plastique à usage unique.
  • Sac en coton
Une option non recommandée en raison de son impact important sur l’indicateur «santé humaine», nécessitant entre 100 et 2954 utilisations pour que son impact soit équivalent à celui dit en plastique à usage unique. (Résumé de l’analyse du cycle de vie environnementale et économique des sacs d’emplettes commandé par Recyc-Québec, qui tient compte de quatre critères: la santé humaine, la qualité des écosystèmes, l’utilisation des ressources fossiles et l’abandon dans l’environnement.)    

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