Les wax pen, nouveau phénomène dans la région
Les wax pen, des vapoteuses contenant du cannabis pouvant atteindre de très hauts taux de concentration de THC, deviennent de plus en plus populaires auprès des jeunes de la région. Des maisons des jeunes du Roussillon font davantage de sensibilisation sur le sujet. L’organisme Table Jeunesse Kateri se joint à la cause en proposant de nouvelles capsules vidéo.
«Il y a de plus en plus d’intervenants dans les écoles et en maisons des jeunes qui nous informent de cas impliquant des wax pen», évoque Jean-François Matte, instigateur du projet des capsules.
Jean-François Matte, instigateur du projet des capsules. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)
Ces types de consommation sont illégaux au Québec, puisqu’ils peuvent atteindre de très hauts taux de concentration de THC.
M. Matte informe que l’utilisation de wax pen peut apporter des risques négatifs sur la santé physique, mais également mentale.
«Les jeunes à l’école peuvent prendre une seconde et demie pour consommer du wax pen et le gros problème, c’est que c’est indétectable, indique Jean-François Matte. Ils peuvent faire des psychoses.»
Sandra Blouin, agente de la Régie intermunicipale de police Roussillon, qui était présente au dévoilement des capsules le 21 mars admet qu’il est parfois difficile pour les policiers d’intervenir dans les situations concernant cette drogue.
«Avec la légalisation du cannabis, ça a un peu bouleversé le tout, mentionne-t-elle. Les intervenants scolaires font des dénonciations et on saisit les wax pen si elles ont encore du contenu. Parfois, elles sont vides et on n’a pas d’éléments de preuve. On détecte les comportements des jeunes.»
Maisons des jeunes
En entrevue téléphonique avec Gravité, plusieurs maisons des jeunes (MDJ) du Roussillon informent qu’elles viennent en aide aux jeunes concernant les wax pen, et ce, depuis 2023.
Cependant, les adolescents y vont majoritairement parce qu’ils ont des interrogations concernant cette drogue, plutôt que parce qu’ils en ont déjà consommé et qu’ils cherchent de l’aide.
«On n’a pas eu de jeunes qui sont venus nous voir parce qu’ils ont consommé du wax pen, précise Djamal Sant’anna, responsable des opérations à la MDJ de Saint-Constant. Des jeunes avaient des interrogations et on a fait des ateliers de sensibilisation, parler avec eux et utiliser des outils du gouvernement du Québec.»
«Dans la dernière année scolaire, une dizaine de jeunes sont venus nous parler après en avoir déjà consommé, mais on en a eu plusieurs qui n’ont pas pris du wax pen et qui avaient plusieurs interrogations», affirme Alexandre Domingue-Poirier, coordonnateur à la MDJ Sympholie de Delson.
Idem pour la Maison des jeunes de Châteauguay. Xavier Faubert, travailleur de rue à cette MDJ, remarque que de plus en plus de jeunes, qui viennent à la maison, ont des vapoteuses dont le contenu à l’intérieur ne peut être connu.
Pour sensibiliser les adolescents, ces trois organismes misent sur l’écoute de ceux-ci pour ensuite leur proposer de faire des ateliers à l’oral et visuels informant entre autres sur les risques des wax pen.
Capsules vidéo
L’équipe de loin ou de près derrière le projet des capsules a participé à leur dévoilement. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)
L’organisme Table Jeunesse Kateri a dévoilé au centre municipal Aimé-Guérin à Sainte-Catherine le 21 mars sept nouvelles capsules vidéo d’environ une minute chacune, qui décrivent les substances de la wax pen, ses risques et les méthodes à adopter pour sensibiliser les jeunes.
Des capsules qui «seront éventuellement diffusées sur les plateformes Web populaires, les réseaux sociaux ainsi qu’au sein des écoles et des organismes communautaires que fréquentent les jeunes», précise-t-on par voie de communiqué de presse.
Jean-François Matte indique qu’il souhaiterait tout d’abord les présenter à des écoles et des organismes de Sainte-Catherine, puisque la Municipalité est collaboratrice des capsules, puis le Roussillon au complet et à travers le Québec.
Les MDJ de Saint-Constant, Sympholie de Delson et de Châteauguay pensent que ces capsules permettront d’offrir du visuel «dynamique et intéressant» pour sensibiliser davantage les jeunes.
Statistiques
Selon des données de l’Institut universitaire sur les dépendances, la proportion des jeunes de 15 à 17 ans ayant vapoté du cannabis au Québec en 2022, parmi tous les consommateurs de cannabis, est de 70%.