Opinion

Lettre ouverte: le couvert forestier ne s'améliore pas

le mercredi 13 février 2019
Modifié à 15 h 05 min le 13 février 2019

Analyse de l’Indice canopée métropolitain 2011-2017 pour le Grand Montréal par l’organisme sans but lucratif de conservation La Vigile verte.   Le couvert forestier au sud de Montréal ne s'est pas amélioré de manière significative depuis le PMAD (plan métropolitain d’aménagement et de développement). Les raisons de ce constat sont multiples: déboisement, développement immobilier, agrile du frêne et autres maladies, efforts de plantation insuffisants, absence de politique de l'arbre et de plan directeur des parcs et espaces verts, agriculture intensive, manque de réglementation, d'application de ceux-ci et de suivi au niveau municipal pour la protection des arbres matures et leur cyme, etc. Aucune ville sur notre territoire n'atteint le seuil de 30% de couvert forestier pour conserver la biodiversité en assurant la connectivité des milieux naturels (éviter la fragmentation et l'isolation) et pour profiter des services écologiques qui soutiennent les villes. De plus, il est difficile d'évaluer si les couverts forestiers en milieu urbain atteignent la norme internationale de l’UICN du protocole de Nagoya en 2010 (minimum de 17%). S’il reste des boisés, ils ne sont pas au coeur des zones urbaines, ils sont souvent en périphérie, parfois inaccessibles et privés. Alors, est-ce que les arbres sont près de la population pour en obtenir le maximum des bienfaits? En vérifiant le ratio d'hectare par 1000 habitants pour les parcs et espaces verts, seule Sainte-Catherine sur notre territoire est aisément au-dessus de la norme avec une superficie six fois plus grande que le minimum recommandé de 2,5 ha/1000 habitants. Cependant, l'ombre n'est pas toujours au rendez-vous dans les parcs étant donné que leur pourcentage de couvert forestier (14%) n'atteint pas la norme en zone urbaine. Cette ville est pratiquement toute construite sur l’ensemble de son territoire, mais heureusement, ils ont le Récréoparc! En six ans, le pourcentage des aires protégées terrestres n’a pas progressé non plus. Avec 3% dans la MRC de Roussillon, ça illustre à quel point la mentalité est de développer le territoire au lieu de le conserver et le protéger. Par exemple, La Prairie et Brossard ayant un pourcentage de milieux humides parmi les plus élevés de la CMM (13% et 14% respectivement), seule Brossard a emboîté le pas vers la conservation et la protection du boisé d'intérêt métropolitain qui leur est commun… Et il faudrait remédier aux piètres résultats de près de 6% de couvert forestier de Saint-Constant, Saint-Mathieu et Saint-Philippe. Même en zone agricole, les propriétaires peuvent planter plus d'arbres sur leur terrain construit, replanter les bandes riveraines et créer des haies brise-vent. Travaillons ensemble et pensons à l'avenir. La Vigile verte La Prairie