L’évaluation foncière devenue inutile?

Alors que des résidents de Candiac sont inquiets de l’impact de la nouvelle évaluation de leur maison, des courtiers affirment ne plus se fier au rôle foncier lors des transactions.

«C’est une donnée qui est prise en compte par les clients, affirme Steve McKenzie, de Remax Platine S.McK. L’évaluation les réconforte. Elle sert de baromètre pour eux. Les courtiers sérieux n’ont pas à se fier à l’évaluation.»

Denis Raymond de Remax Imagine abonde dans le même sens.

«Les propriétaires sont toujours influencés par une évaluation élevée et croient que leur propriété vaut au moins l’évaluation municipale. C’est à nous, les courtiers, de leur montrer la vraie valeur à l’aide des comparables récemment vendus», explique M. Raymond.

«Dans un marché plus lent ou stable, il n'est pas rare que la nouvelle évaluation soit trop haute, souvent de 5 %, poursuit-il. Ce n’est pas très grave. Mais en 2016, dans plusieurs villes, j’ai vu des écarts pouvant aller jusqu’à 20 %.»

À Candiac, des propriétés présentement à vendre ou qui ont récemment été vendues affichent des prix inférieurs à l’évaluation municipale. D’autres cependant sont considérablement plus élevés. M. McKenzie cite en exemple deux propriétés vendues en 2014.

«J’ai une résidence évaluée à 841 000$ qui a trouvé preneur à 1,3 M$ et j’en ai une évaluée à 1,2 M$ qui a été vendue à 950 000$, explique-t-il. Ce n’est pas normal de vendre avec une aussi grande différence», explique-t-il.

M. Raymond a également constaté des écarts marqués entre les ventes.

«Certaines propriétés sont à vendre avec un prix affiché en-dessous de l’évaluation municipale et ne trouvent pas preneurs. D’autres se vendent au-dessus de la nouvelle évaluation municipale. C’est du cas par cas. Il y a souvent de grandes différences», conclut-t-il.

Pas inhabituel

La Ville de Candiac affirme que 3% de la population a demandé de l’information sur la nouvelle évaluation foncière.

«Nous avions le même pourcentage lors des années précédentes où il y avait un nouveau rôle, explique Jacinthe Lauzon, responsable des communications à la Ville. Ce n’est pas une situation inhabituelle pour nous.»

Le maire Normand Dyotte a indiqué lundi lors de la séance du conseil que l’évaluateur avait effectué jusqu’à présent deux révisions d’évaluation foncière. La date limite pour la contester est le 1er mai.

Précisions

Par ailleurs, à la suite de l’article publié dans l’édition du 10 février, la firme d’évaluation Cévimec-BTF tient à préciser que le calcul effectué pour obtenir la valeur isolée du bâtiment est issue de la soustraction suivante: l’évaluateur calcule la valeur du terrain comme s’il était vacant et calcule par la suite la valeur marchande de l'immeuble selon les transactions effectuées pour des propriétés similaires dans des quartiers semblables. De plus, dans le cas de l’avenue Adélaïde, la firme rappelle que l’évaluation est représentative du marché en général et que la proximité avec le Centre d’écoservices n’est qu’un facteur parmi d’autres.

Trois exemples

rue de l’Estoril, Candiac

-Évaluation municipale: 989 000$

-Prix de vente: 825 000$

rue d’Édimbourg, Candiac

-Évaluation municipale: 1 055 500$

-Prix de vente: 860 000$

rue de l’Estoril, Candiac

-Évaluation municipale:975 000$

-Prix de vente: 810 000$