Culture
COVID-19

L’humoriste Simon Leblanc fait son numéro dans un garage à La Prairie

le vendredi 14 août 2020
Modifié à 17 h 43 min le 14 août 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

La COVID-19 oblige plusieurs travailleurs à se réinventer, dont l’humoriste Simon Leblanc. Son médecin lui déconseillant de remonter tout de suite sur les planches en raison de la fragilité de son système immunitaire fragile, il a inventé une formule de spectacle sécuritaire. Il se produit devant un minuscule public averti dans le stationnement d’un garage à La Prairie! Les soirées parking sont inspirées des spectacles donnés en plein air dans les ciné-parcs de la province, à la différence qu’elles ne réunissent que 10 voitures maximum à la fois, ainsi que 8 personnes assises qui respectent la distanciation sociale. Elles sont aussi uniques parce que tous les véhicules sont dotés de micros reliés à la console de son de la production. «Je trouvais que la formule ciné-parc était sécuritaire pour tout le monde, mais je trouvais ça plate de ne pas avoir de rétroaction, explique l’humoriste en entrevue au Reflet. Grâce aux micros, j’ai un contact avec tout le monde, et tout le monde aussi. C’est comme être dans la même pièce.» [caption id="attachment_92539" align="alignleft" width="306"] Chaque véhicule reçoit cet appareil qui permet de brancher quatre paires d'écouteurs.[/caption] Advenant qu’un téléphone sonne ou qu’un chien se mette à aboyer d’un véhicule, le technicien à la console peut momentanément couper le son. Cette formule inusitée et décontractée – comme s’il avait «les pieds dans le poêle» - plaît beaucoup à ce raconteur. Il affirme qu’elle lui permet d’improviser souvent plus longuement avec les spectateurs. «Des fois, ça peut aller jusqu’à 45 minute sur un show qui dure une heure et quart, une heure et demi. Le contexte est tellement particulier que je me mets à la décrire et qu’une chose en amène à une autre», explique celui qui complète par d’anciens ou nouveaux numéros. En ce sens, chaque soirée parking est unique.
«L’ambiance est particulière. C’est difficile à décrire. Les gens comparent ça à un feu de camp extrêmement dynamique.» -Simon Leblanc
Le public y trouve aussi son compte, selon lui. «Les gens aiment beaucoup ça. C’est rare en ce moment qu’ils puissent être aussi proches d’autres personnes qu’ils ne connaissent pas», analyse-t-il. Jusqu’à quand ? C’est grâce à «un contact d’un contact» que lui et son équipe ont déniché ce garage commercial à La Prairie. L’endroit précis est tenu secret pour éviter les rassemblements qui pourraient contrevenir aux mesures sanitaires en vigueur. «Avant le spectacle, je prends une craie et je dessine des pointes de pizza sur l’asphalte pour que les véhicules se stationnent en demi-cercle», raconte-t-il en riant. Le prix du spectacle est de 40$ par véhicule et grimpera à 60$ en septembre. Ce, afin d’équilibrer les revenus et dépenses parce qu’il admet «ne pas faire une cenne avec ça». La formule lui permet toutefois de faire travailler son équipe. Une dizaine de spectacles ont été donnés depuis la mi-juin et autant sont prévus d’ici la mi-septembre. Chacun affiche complet. L’humoriste n’écarte par la possibilité d’en ajouter de nouveaux. «Ce qui va nous arrêter, c’est le temps froid parce que les gens ne peuvent pas partir le chauffage ni la climatisation. Ça ferait trop de bruit dans les micros», dit-il. Sinon, il est possible que lui et la production se mettent à la recherche d’un entrepôt pouvant les accueillir, dévoile-t-il. [caption id="attachment_92538" align="aligncenter" width="444"] L’humoriste remet – tout en respectant la distanciation sociale - un appareil dans laquelle les spectateurs de chaque voiture doivent brancher leurs écouteurs, afin d’entendre l’humoriste et les autres spectateurs.[/caption]  

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