Maisons écologiques: ça vaut le coup, sur le plan environnemental?
Le formateur et consultant en bâtiment écologique, Benoit Lavigueur, travaille à la réalisation de certains projets, dont Les Oasis à Eastman. (Photo : gracieuseté – Les Éco-Bâtisseurs)
Diverses mesures s’avèrent accessibles pour préserver l’environnement. Habiter une maison écologique en fait partie, selon Benoit Lavigueur, formateur et consultant en bâtiment écologique de Sainte-Martine. Ce type de construction gagne de plus en plus d’adeptes.
Selon M. Lavigueur, chaque geste compte… une maison écologique à la fois. Il réfère à la légende du colibri pour rappeler l’importance de faire sa part dans ce secteur d'activité. Le minuscule oiseau entreprend de maîtriser un incendie dans la forêt où il réside. Il vole jusqu’à l’étang et ramène l’eau une goutte à la fois. Les autres animaux emboîtent le pas au colibri. La forêt est épargnée.
Le développement des maisons écologiques suit un peu le même phénomène que la légende du colibri. En 2008, Benoit Lavigueur a construit «un premier gros laboratoire» en construisant sa maison écologique à Sainte-Martine. À ce moment, peu d’entrepreneurs faisaient de même. «Aujourd'hui il y en a plus d'une centaine», affirme M. Lavigueur.
Le marché pour les maisons écologiques sur mesure «a explosé». Elles ne sont plus uniquement l’affaire d’autoconstructeurs, mais d'entrepreneurs généraux et de promoteurs immobiliers. «Ils sont conscients de l’impact. Ils veulent s’améliorer. C’est facile, c’est accessible. Ils réalisent que la demande est présente», mentionne Benoit Lavigueur. Les clients manifestent également de plus en plus d’intérêt pour le produit. Les constructeurs embarquent dans le train plutôt que de le regarder passer. Ceci représente un défi : trier l’information, le vrai du faux. «Il y en avait moins il y a 20 ans», se souvient M. Lavigueur.
L’efficacité énergétique en quatre points
L’efficacité énergétique d’une telle maison repose sur son enveloppe définie en quatre points. 1. L’optimisation de l’espace. Benoit Lavigueur reconnaît la crise du logement, mais ne parle pas d’une crise d’espace. Les résidences ne suivent pas la courbe de la décroissance de la population. «Les maisons ont doublé de superficie. Les familles sont passées de 4,5 à 2,5 personnes en 70 ans. Une option : bâtir intelligemment, adapter notre habitation», suggère-t-il.
2. Le chauffage solaire passif. Il se traduit par l’emplacement des fenêtres en fonction du soleil, entre autres. 3. L’étanchéité des murs et de la toiture. 4. L’isolation de l’ensemble de la maison. «Il s’agit de l’importance de conserver l'énergie à l'intérieur en évitant les fuites d'air qui pourraient également apporter des dommages au bâtiment», précise Benoit Lavigueur en lien avec les deux derniers points.
À quel coût?
Pour une maison écologique, il faut prévoir un montant de 3 % à 5 % plus élevé que celui d’une maison traditionnelle, informe M. Lavigueur. Le consultant en bâtiment écologique parle du coût d’achat VS le coût de possession. Le premier réfère au jour 1. Et le second? «C’est le retour sur l’investissement», précise-t-il. Les économies sont visibles sur les plans de l’énergie, l’eau et la santé. Benoit Lavigueur chiffre à 60 % l’économie sur les frais du chauffage électrique. «Des appareils efficaces réduisent de 66 % la consommation d’eau. Ça réduit de moitié les maladies comme l’asthme», poursuit-il.
Fondateur de l’entreprise de construction de maisons écologiques Belvedair, Benoit Lavigueur a délaissé les chantiers pour se tourner vers l’accompagnement en 2020. Il forme et consulte des autoconstructeurs, entrepreneurs généraux et municipalités. «J'aide les gens à faire des bons choix au niveau de l'habitation, à comprendre l'implication de leurs décisions, au niveau des impacts écologiques, au niveau de la qualité de vie, au niveau économique», conclut-il.
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