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Meurtre à La Prairie en 2022 : l’accusé coupable de meurtre

le jeudi 28 mars 2024
Modifié à 14 h 16 min le 29 mars 2024
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

L’accusé et la victime ne se connaissaient pas avant le meurtre. (Photo : Tirée de Facebook)

Nicolas Côté, accusé du meurtre de Luc Lafontaine, a plaidé coupable aux chefs d’accusation de meurtre au 2e degré et d’outrage au cadavre, au palais de justice de Longueuil, le 28 mars.

Nicolas Côté fait face ainsi à une sentence de prison à perpétuité, sans possibilité de libération avant minimum 10 ans. Les observations sur la peine se feront plus tard en mai.

Selon l’exposé des faits qui a été présenté en cour, Nicolas Côté a initié la conversation avec Luc Lafontaine, de La Prairie, en octobre 2022, après avoir appris que ce dernier aurait agressé sexuellement un mineur. Celui-ci, dont l’identité est sous le coup d’un interdit de non-publication, avait décidé de ne pas porter plainte à la police.

Le résident de Saint-Hubert a mentionné aux enquêteurs que son but était de «niaiser» Luc Lafontaine et de lui faire «perdre son temps» en se faisant passer pour quelqu’un d’autre. Après les 117 messages envoyés entre les deux individus, un rendez-vous a été fixé le 22 octobre. L’objectif mutuel était «la matérialisation des gestes sexuels décrits».

Lors de son interrogatoire, l’accusé a indiqué aux policiers que son intention était en fait «d’hameçonner» M. Lafontaine et «ultimement de le provoquer et le confronter» quant aux gestes qui auraient été portés à l’égard du mineur. Ce dernier avait d’ailleurs demandé à M. Côté d’arrêter d’écrire à M. Lafontaine puisque c’était «ses affaires».

Luc Lafontaine. (Photo: Tirée de Facebook)

Séquence des événements

Nicolas Côté a raconté aux policiers être entré dans l’appartement de Luc Lafontaine à La Prairie le 22 octobre et l’avoir vu en sous-vêtement en train de regarder un film pornographique sur un ordinateur portable. Le Laprairien l’a invité à s’asseoir à côté de lui et a touché son pénis par-dessus son pantalon, tout en commentant son apparence physique.

Inconfortable, Nicolas Côté s’est levé à quelques reprises durant les interactions et a tenté de confronter Luc Lafontaine. Ce dernier a insisté pour se diriger vers sa chambre pour plus d’intimité et a procédé à d’autres attouchements sexuels.

Envahi par la colère, Nicolas Côté a alors poussé Luc Lafontaine, empoigné un marteau laissé sur la commode de la chambre et frappé directement la tête de la victime qui s’est effondrée au sol, pour ensuite le frapper de nouveau à quatre reprises.

Nicolas Côté a quitté la chambre pour se diriger vers la cuisine, s’est emparé d’un couteau et a poignardé Luc Lafontaine à plusieurs reprises à la tête et au torse. Selon le pathologiste, 25 plaies par arme piquante et tranchante ont été découvertes sur son corps, majoritairement situées au niveau du cou et de la tête.

Nicolas Côté a ensuite démembré le corps de la victime en six parties, a tenté de nettoyer entièrement la scène de crime pendant plusieurs heures et a placé les sacs contenant les membres dans son véhicule pour retourner à son domicile.

Après le meurtre, l’accusé a brisé le téléphone cellulaire de Luc Lafontaine et l’a jeté dans un bac de recyclage situé derrière l’immeuble de la victime. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier que la police a été en mesure de constater que la dernière communication faite par M. Lafontaine provenait du cellulaire de Nicolas Côté.

Avec les informations amassées, la police a déterminé que Nicolas Côté était le suspect principal et l’a suivi en filature jusqu’à son arrestation à la descente de bateaux du parc Prudent-Robert, à Saint-Basile-Le-Grand, en compagnie de sa copine Zoé Boutin.

Celle-ci, qui était en couple avec Nicolas Côté depuis quelques semaines seulement avant les événements, a plaidé coupable au chef d’outrage au cadavre, le 23 décembre. Sa sentence sera connue en juin.

Nicolas Côté semblait passif dans le box des accusés lors du récit des événements. Des membres de la famille de Luc Lafontaine ont fixé l’accusé pendant de longues secondes à leur sortie de la salle d’audience.