Opinion

Meurtre de jumeaux : je n'achète pas ça

le mercredi 06 septembre 2023
Modifié à 8 h 49 min le 07 septembre 2023
Par Claude Poirier

cpoirier@gravitemedia.com

Claude Poirier (Photo gracieuseté)

Le 26 août, un père aurait tué ses deux enfants de 3 ans avant de se suicider à Notre-Dame-des-Prairies, dans Lanaudière. L’homme avait été arrêté par la Sûreté du Québec deux jours avant le drame à la suite d’une plainte pour harcèlement de son ex-conjointe, qui avait découvert un GPS sous sa voiture, ainsi que des micros dans sa résidence. L’homme n’avait toutefois pas été amené au poste de police et avait été libéré, sous promesse de comparaître au palais de justice à une date encore inconnue.

On a appris plus tard que le dossier ne s’était pas rendu au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). Ce dernier a confirmé qu’il n’avait jamais eu vent de cette histoire de harcèlement avant le double meurtre.

La police a défendu son geste de le libérer en affirmant que l’homme n’avait pas de casier judiciaire ni d’antécédents de violence. Cette explication, je ne l’achète pas. À mes yeux, il s’agit d’une excuse facile dans les circonstances.

J’achète encore moins la décision du Bureau des enquêtes indépendantes qui a décrété que les conditions pour enquêter sur le travail des policiers dans cette histoire n’étaient pas réunies. Je ne blâme pas les policiers, mais ils avaient devant eux un individu ayant posé des gestes criminels de harcèlement et d’espionnage. Comment ont-ils pu le laisser partir? Deux jeunes innocentes victimes ont payé de leur vie. Imaginez le calvaire que vivent les membres de la famille présentement.

Le nombre d’homicides dans un contexte de violence conjugale et de drames impliquant des enfants ne cesse d’augmenter. Rappelons-nous entre autres en 2020, dans la région de Québec, le meurtre des jeunes Nora et Romy Carpentier par leur père, qui s’était ensuite enlevé la vie. Il faut agir!

Ce nouveau drame survenu récemment doit faire réfléchir sur des directives claires à mettre en place dans des cas de harcèlement. On nous demande de nous fier au bon jugement des policiers, d’accord, mais quand même! Compte tenu de tous les éléments révélés, pourquoi n’ont-ils pas envoyé rapidement le dossier au DPCP? J’espère que les deux victimes n’auront pas laissé leur vie pour rien et qu’elles ne sombreront pas dans l’oubli.

10-4!

(Propos recueillis par Gravité Média)