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COVID-19

«On est dans le néant», dit le propriétaire d’un centre d’entraînement

le jeudi 04 juin 2020
Modifié à 15 h 32 min le 04 juin 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Les entraîneurs et propriétaires de centres d’entraînement voient leurs athlètes démotivés et frustrés. Ils s’inquiètent et disent n’avoir aucune idée de quand ou comment ils pourront reprendre leurs activités. Bien qu’ils comprennent qu’un retour à la normale est inconcevable, ils souhaitent que des solutions soient envisagées. Bruno Gladu, propriétaire de la Zone sportive à Delson, croit que les centres d’entraînement ne devraient pas «être dans le même panier», que les gymnases où il n’y a que de l’équipement individuel d’entraînement. Avec un local de 7 000 pieds carrés, il n’a aucun doute qu’il serait capable de mettre des mesures en place pour assurer la sécurité des athlètes. Pour André Blais, propriétaire du Gladiateur Gym à La Prairie, «c’est normal que les gyms fassent partie de la dernière phase de déconfinement. On n’a pas le choix de respecter ça, mais c’est pas facile», dit-il. Dans son local, il devra diminuer de moitié la trentaine de participants qui peuvent normalement s’y entraîner et plusieurs exercices d’arts martiaux ne pourront se pratiquer avec la distance de 2 m imposée quand son gym pourra rouvrir. Il reconnaît néanmoins que le manque d’activité physique pour ceux qui ont l’habitude de s’entraîner est nocif. «Ils prennent du poids, sont agressifs et stressés», déplore-t-il. Marlène Lalonde, entraîneure de kickboxing au Apex sports performance à Delson, remarque également que l’arrêt forcé a des conséquences néfastes sur le bien-être des athlètes. Elle confie avoir aidé beaucoup de gens à traverser des épreuves grâce au sport. À la maison et à l’extérieur À LIRE AUSSI: Déconfinement des sports collectifs pratiqués à l’extérieur Le premier et deuxième mois de confinement, les entraîneurs ont tous remarqué l’engouement des sportifs pour l’entraînement à la maison. Ils constatent maintenant que la motivation n’est plus au rendez-vous. «On a pas tous la place ou l'équipement pour poursuivre nos entraînements à la maison», fait remarquer Simon Primeau Beauchamp, un Candiacois qui s’entraîne au Apex sports perfomance à Delson. Ce dernier, qui pratique le kickboxing et le crosstraining souhaite continuer de le faire «avec les bons conseils d’un entraîneur». De son côté, M. Gladu donne depuis peu des cours sportifs à l’extérieur, avec l’accord de la Ville de Delson et de la police. «On suit tous les règlements de distanciation et d’hygiène. On en donne une dizaine par semaine avec des groupes de 9 personnes maximum, mais ce n’est pas avec ça qu’on va survivre. On le fait pour les gens qui en ont besoin», explique-t-il. L’ambiance de l’entraînement en groupe est bénéfique, croient les trois entraîneurs.  
«Le sport, ça sauve des vies, ça guérit la dépression, l’anxiété et d’autres troubles physiques et mentaux. C’est essentiel.» -Marlène Lalonde, entraîneure
  Et le hockey ? Environ 120 joueurs de hockey s’entraînement habituellement à la Zone sportive. «Ça va plus loin que le gym, c’est le sport en général qui est dans l’incertitude. Les jeunes et moins jeunes doivent se tenir en forme, fait valoir M. Gladu. C’est important pour ceux qui, par exemple, s’en vont dans des camps d’entraînement de ligues américaines ou de la ligue nationale». Il a revu quelques athlètes en formule un à un dans des parcs. Les adolescents, plus particulièrement, «ne sont plus en forme du tout. Certains ont vomi à leur premier entraînement», confie-t-il. De plus, la fermeture des arénas ne permet pas aux joueurs de pratiquer leur sport sur la glace. M. Gladu, qui entraîne également une équipe de hockey au Cégep André-Laurendeau à LaSalle, craint pour les étudiants qui sont normalement motivés par le sport pour aller à l’école, «surtout qu’ils sont également dans l’incertitude au sujet de leur rentrée scolaire en septembre», ajoute-t-il.