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COVID-19

Pandémie: «une grande défaite et une grande victoire», affirme François Legault

le lundi 15 juin 2020
Modifié à 13 h 51 min le 15 juin 2020
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

Après trois mois, le premier ministre François Legault voit une grande défaite et une grande victoire dans la réponse du Québec à la pandémie de la COVID-19. «La grande défaite, ce sont les 4700 décès dans les CHSLD et les résidences pour aînés. C'est inacceptable. Je ne ferai pas le bilan de ce qui s'est passé aujourd'hui, car il y aura éventuellement des enquêtes, mais on doit corriger rapidement ce qui ne fonctionne pas dans le domaine», a lancé M. Legault, en point de presse lundi. «Le plus grand problème qu'on a vécu dans les CHSLD, c'est le manque de personnel, a-t-il ajouté. Je suis donc très content que cette semaine, 9800 personnes démarrent la formation de préposé aux bénéficiaires de 3 mois et qu'une nouvelle cohorte de 2000 la débutera à l'automne.» «La première bataille perdue a éclipsé celle qu'on a gagné, mais il ne faut pas l'oublier, a poursuivi le premier ministre. Sur les 8,3 millions de Québécois qui ne vivent pas dans les CHSLD ou résidences pour aînés, on n'a eu que 500 décès. Un décès est un décès de trop, mais quand on regarde le ratio, sans les décès dans les CHSLD, ç'aurait été une victoire sur toute la ligne.» «Je veux remercier la population parce que si notre réponse à la pandémie a fonctionné, c'est parce que les gens ont suivi les règles», a ajouté M. Legault. Projet de loi 61 Le premier ministre est par ailleurs revenu sur l'échec de l'adoption du projet de loi 61. «On a beaucoup de rattrapage à faire dans nos infrastructures et ça ne va pas assez vite pour réaliser les projets, a affirmé François Legault. C'est un problème qu'on avait avant la pandémie, en particulier dans trois domaines soit les transports, l'éducation et la santé.» «Tout le monde est d'accord qu'il faut respecter l'environnement, mais est-ce que c'est normal d'attendre 10 ans pour la réalisation d'une étude environnementale? Je ne pense pas», a-t-il poursuivi. Admettant que la session parlementaire avait été courte en raison de la pandémie, le premier ministre a soutenu que son gouvernement devra discuter avec les différents intervenants au cours des prochains mois pour que le projet de loi puisse être adopté à l'automne. «Il faut qu'on puisse réaliser des projets sans attendre 10 ans, sans corruption et tout en protégeant l'environnement.» Création d'un groupe d'action contre le racisme Le gouvernement a par ailleurs profité du point de presse pour annoncer la création d'un groupe d'action contre le racisme, coprésidé par les députés de Taillon et de Bertrand Lionel Carmant et Nadine Girault et impliquant la ministre responsable des Affaires autochtones Sylvie D'Amours ainsi que quatre autres députés, dont le député de Vachon Ian Lafrenière. «Le mot le plus important dans ce groupe est action», a affirmé le premier ministre, ajoutant qu'il n'était «pas un grand fan des comités». «Le groupe d'action devra arriver dès l'automne avec des recommandations d'actions concrètes, qui toucheront la sécurité publique mais aussi la justice, l'éducation, le logement, l'emploi, etc.» «Il y a un consensus sur deux choses au Québec: la grande majorité des Québécois ne sont pas racistes, mais il y a du racisme au Québec et il faut se battre pour ne plus le tolérer», a soutenu François Legault. «Je suis très heureux et fier de coprésider ce groupe d'action, a affirmé de son côté Lionel Carmant. Heureux parce qu'il est temps de passer à l'action et fier parce qu'au 21e siècle, il n'y a plus de place pour le racisme. Le Québec est une société très ouverte mais il faut agir pour éliminer toutes les formes de racisme qui existent encore.»