Papa pour une 2e fois à 50 ans

Stéphane Dubé ne pensait pas qu’il aurait encore à se lever la nuit pour changer les couches de ses enfants ou leur donner à boire. Père de jumeaux âgés de 4, bientôt 5, le Constantin de 50 ans, a renoué avec la paternité plus d’une vingtaine d’année après que sa fille Stéphanie soit venue au monde.
Stéphane Dubé l’affirme d’emblée: il n’était pas question pour lui d’avoir d’autres enfants. Mais Karine est arrivée dans le décor, il y a 12 ans.
«J’ai rencontré une femme tellement formidable, tellement parfaite pour moi, mentionne-t-il, à propos de sa conjointe de dix ans sa cadette. Je ne pouvais pas lui enlever le bonheur d’être mère. Elle aurait accepté ma décision peu importe, mais je ne pouvais pas l’empêcher de vivre ça.»
Il a réfléchi à la question pendant près de deux ans. Ayant subi une vasectomie, cette décision n’était pas sans conséquence…
«Est-ce que je voulais vraiment refaire le processus de l’opération? Je l’ai fait, mais j’ai eu un mois et demi de souffrance après. Pendant un moment où j’étais en douleur, j’ai dit: à souffrir comme je souffre, j’espère avoir des jumeaux», raconte-t-il.
Stéphane Dubé semble avoir provoqué le destin. Les frères Lenny et Cody sont nés à sept minutes d’intervalle quelques années plus tard.
La sagesse de la cinquantaine
En devenant père à l’approche de la cinquantaine, le Constantin a suscité des questionnements autour de lui.
«Les gens me disent: tu es vieux, comment tu fais? Oui, tu as peut-être moins de patience ou d’énergie, mais tu peux compenser avec d’autres éléments, comme la sagesse et l’expérience de la vie. On est mieux établi, alors on peut mieux donner à nos enfants», analyse-t-il.
Il dit n’avoir ressenti aucune appréhension face à l’arrivée tardive des jumeaux dans sa vie.
«Je n’ai eu aucun moment d’insécurité. Je savais que Karine serait une très bonne mère. De mon côté, je n’ai aucun inconfort avec les enfants. Que tu te prépares pour un ou deux, ça ne change rien.»
Le couple doit toutefois faire preuve d’une organisation à toute épreuve.
«Tu dois avoir une structure. Je ne pensais jamais que je ferais autant de lavage!» rigole-t-il.
Avoir une 2e chance
À plusieurs reprises durant l’entrevue avec le journal, M. Dubé revient sur la notion de plaisir, répétant qu’il profite de chaque moment.
«On ne prend pas toujours le temps d’apprécier ces moments. C’est important. Je pense que je suis rendu à l’âge où je peux vraiment en profiter», assure-t-il.
Sa fille Stéphanie était âgée de 6 ans lorsque ses parents ont divorcé.
«Je suis choyé qu’après 20 ans, on me donne la chance de mieux faire les choses que la première fois. Je peux transmettre mes valeurs à mes garçons», indique-t-il.