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Passionnés de courses de motos… antiques!

le vendredi 29 novembre 2019
Modifié à 13 h 17 min le 29 novembre 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

René Girard et Daniel Rinfret respirent la passion pour les courses de motos antiques. Il suffit d’une discussion avec les deux hommes et d’une visite dans le garage de M. Girard, à Saint-Mathieu, pour le ressentir. Sourire aux lèvres du début à la fin, ils ont partagé au Reflet leur amour du sport. Les deux amis font partie de l’équipe du Québec Joe Bar Team au sein de la Vintage road racing association (VRRA), un club ontarien. M. Girard, 55 ans, est membre depuis 2006, tandis que M. Rinfret, 44 ans, s’y est joint en 2011. De la moto, ils en mangent. «Ça fait partie de moi», affirme M. Rinfret, qui est également policier à moto à Montréal. «Quand j’habitais à Lemoyne, les gens disaient “le printemps s’annonce parce que les Girard sortent leurs motos”», lance quant à lui René Girard en riant. Chaque année, les deux hommes prennent part à quatre courses en Ontario. Ils compétitionnent dans la classe P4-F3, c’est-à-dire contre des motos qui datent des années 1980. René Girard a gagné son premier championnat cette année. Et pour une deuxième année de suite, Daniel Rinfret a remporté les quatre courses. Il a ainsi été couronné champion de nouveau. «Cette saison a été parfaite de mon côté, pas de bris mécaniques, pas de chute», explique le Candiacois. La vitesse, l’adrénaline… Remporter une course ne rapporte pas d’argent. Ce n’est donc que par passion qu’ils se rendent en Ontario quatre fois par été. «C’est de l’adrénaline, dit M. Rinfret. Tu peux aller à la vitesse maximum de ta capacité et de celle de la moto. Il n’y a rien de plus trippant que ça.» «Ce sont des moments stressants avant une course, mais quand tu es rendu sur la ligne de départ et que le drapeau tombe, tu comprends pourquoi tu fais ça. Il n’y a rien d’aussi passionnant», ajoute quant à lui M. Girard. Les deux hommes ont chacun deux motos. Une partie de leur passion est de les entretenir, de faire de la mécanique. «Ma petite moto de course de 1992, c’est une moto faite juste pour la compétition, explique M. Girard. Il y a des pièces qui sont dures à trouver ou qui ne se font plus, comme le système d’échappement. C’est comme un défi.» https://www.dailymotion.com/video/x7om6is Trippant, mais dangereux Les deux hommes ne se le cachent pas, leur sport est dangereux. Même s’ils ne sont pas professionnels et qu’ils ne s’y adonnent que par plaisir, chaque fois qu’ils montent sur leur engin, ils ont conscience des risques qui les guettent. «Un de nos coéquipiers dit qu’on fait de l’ignorance volontaire, mentionne René Girard. Il y a deux ans, un de nos amis a été sérieusement blessé. Tu n’es pas sans y penser.» «Tout est dans les décisions que tu prends, renchérit M. Rinfret. Ça peut être sécuritaire, comme ça peut être très dangereux.» «L’important, c’est de rester dans ses limites, précise-t-il. Quand tu essaies de les dépasser, c’est là qu’il y a des risques de chute.» Un sport accessible René Girard et Daniel Rinfret aimeraient qu’on parle plus de leur sport au Québec. «Il y a déjà eu une image malsaine des gars en motos parce que c’étaient des Harley, des <@Ri>bums<@$p>, explique M. Girard. Les gens sont restés là-dessus. Quand ils voient des motos, ils sont réticents.» Chaque année, les deux hommes ont un kiosque au Salon de la moto afin de faire du recrutement. «C’est là qu’on essaie d’en parler, de dire que c’est accessible, ajoute-t-il. Ça prend juste un cours de pilotage que notre club offre et après tu peux venir courir avec nous.» Il s’agit d’un sport beaucoup plus abordable qu’on le pense, rappelle-t-il également; outre l’achat d’une moto, leur saison, qui inclue les quatre compétitions en Ontario, peut leur couter entre 2 000$ et 5 000$ tout au plus. Courser avec une moto récente est «beaucoup plus dispendieux», dit M. Rinfret.