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Persévérance scolaire : des secteurs plus à risque que d’autres en Montérégie

le dimanche 14 avril 2024
Modifié à 11 h 43 min le 17 avril 2024
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

(Photo gracieuseté)

Un portrait statistique rendu public le mercredi 3 avril met en lumière les territoires de la Montérégie qui sont les mieux avantagés ou les plus à risque en matière de persévérance scolaire et de réussite éducative.

L’Étude intitulée Portrait de la Montérégie - Persévérance scolaire et réussite éducative se veut un outil de référence inédit pour les décideurs régionaux et locaux. Publié par l’Instance régionale de concertation en persévérance scolaire et réussite éducative de la Montérégie (IRCM), ce Portrait a été développé avec le soutien du Centre d’Études des COnditions de vie et des BESoins de la population (ÉCOBES).

Il établit un lien, favorable ou à risque, entre 15 indicateurs clés et la réussite scolaire, couvrant des aspects tels que la densité de population, le taux de faible revenu des familles, l’indice de littératie, le taux de vulnérabilité des enfants, etc.

Dans le Suroît

L’étude laisse voir des disparités flagrantes entre, d’une part, la MRC de Vaudreuil-Soulanges et celles de Beauharnois-Salaberry et du Haut-Saint-Laurent.

En effet, Vaudreuil-Soulanges cumule 11 indicateurs favorables sur 15, ses deux MRC voisines n’en cumulent qu’un seul. Beauharnois-Salaberry et le Haut-Saint-Laurent sont cependant considérés « à risque » à l’égard de 11 indicateurs et 14 indicateurs sur 15, respectivement.

Parmi ces facteurs à risque, on note le taux d’enfants de 0-5 ans en situation de faible revenu ou encore le taux d’enfants de 0-4 ans bénéficiant d’une place en service de garde reconnu.

Cependant, tant Vaudreuil-Soulanges que le Haut-Saint-Laurent sont aussi considérés à risque à l’égard du taux de connaissance du français.

Roussillon

Le territoire de la MRC du Roussillon ne se distingue pas de manière particulière, sinon qu’on y accole des facteurs favorables à l’égard de la mobilité de la population et du taux de personnes issues de l’immigration.

Longueuil

Pour ce qui est de l’agglomération de Longueuil, le portrait dresse des éléments favorables à l’égard de six indicateurs, notamment la densité de population et le faible taux de personnes sans aucun certificat, diplôme ou grade.

Par contre, quatre facteurs à risque sont identifiés, notamment le taux de faible revenu des familles et le taux de connaissance du français.

À l’échelle de la Montérégie en général, deux éléments sont mis en lumière. D’une part, l’indice de littératie est en légère amélioration, alors que la proportion de personnes de 15 ans et plus qui n’arrivent pas à comprendre et à interpréter des textes longs et denses est passée de 53,6 % à 52,2 % entre 2016 et 2021.

Par contre, la vulnérabilité des enfants de maternelle 5 ans est en constante augmentation. En 2021, 29,1 % des enfants étaient considérés comme vulnérables dans au moins un domaine de développement.

Le Portrait a été présenté, le 22 mars dernier, au conseil d’administration de la Table de concertation régionale de la Montérégie (TCRM), qui l’a reçu avec enthousiasme, signale l’IRCM. Plusieurs préfets ont d’ailleurs signifié leur volonté de collaborer avec les partenaires de leur réseau pour faire avancer les dossiers prioritaires identifiés dans le Portrait et améliorer la persévérance scolaire dans la région.

Selon la directrice générale de l’IRCM, Chantal Denis, « l’objectif de l’exercice était d’obtenir des données probantes sur lesquelles on pouvait se fier. Quand on prend connaissance des différents indicateurs, on ne voit pas nécessairement le lien entre eux, mais ils fournissent des indications plus parlantes pour mieux identifier les enjeux.»

« Il y a tout un écosystème qui gravite autour des jeunes, que ce soit en termes de santé, de transport, explique Chantale Pelletier, coordonnatrice transfert et contenu à l’IRCM. Ce portrait nous permet de voir de ce qui se passe dans son environnement global, pas juste à l’école. Par exemple, le facteur de densité de population représente un enjeu en région rurale quant au déplacement des élèves vers leur école ou pour les parents vers les services qui permettent d’aider leur enfant.»

« On soupçonnait que certaines MRC étaient plus ou moins vulnérables à certains points de vue, mais on n’avait rien de concret pour le démontrer, juste des impressions. Avec ces données-là on a un portrait solide et quantitatif pour mieux cibler les interventions.» - Chantale Pelletier