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Abeilles et champignons font bon ménage à Saint-Constant

Il y a 5 heures
Modifié à 13 h 24 min le 30 avril 2025
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Alexandre Mainville est un fermier gentilhomme qui a des idées plein la tête et qui est derrière le Projet Champi. (Photo - Le Reflet - Denis Germain)

Alexandre Mainville a délaissé la grande ville et les salles de spectacle pour la campagne et l’agriculture. Le fermer gentilhomme a frappé un grand coup et entend faire une différence en créant de l’économie circulaire.

Devenu apiculteur et éleveur de reines, l’un des dix à le faire au Québec, Alexandre Mainville a déjà du succès avec sa terre et ses ruches à la miellerie Le Petit bulldog. Mais un jour, le résident de Saint-Constant a eu besoin de compost pour enrichir son jardin et a fait appel à l’équipe du SAM, la Symbiose Agroalimentaire Montérégie, un organisme mandaté par la MRC de Roussillon pour créer des liens entre les agriculteurs de la région.

«Ils ont voulu connaître mes besoins et finalement, ils m’ont mis en contact avec l’équipe des Chapeaux Gourmands, une florissante entreprise qui cultive les champignons à Saint-Mathieu-de-Beloeil. Il y a eu un déclic entre eux et moi. Nous nous sommes bien entendus et ils m’ont offert des blocs de mycélium dont ils ne se servent plus. Il y en a plus de 250 par semaine dont ils ne savent que faire. Alors je vais les chercher pour en faire du compost», raconte celui qui était auparavant gérant de spectacles et d’artistes. 

En faire beaucoup plus

C’était l’idée de base. Mais à son premier voyage pour aller chercher les dizaines de sacs de mycélium, le producteur a expliqué au propriétaire de la miellerie que ceux-ci peuvent encore produire des champignons. Deux, voire, trois fois.

«Je suis en période de tests, mais je me suis lancé dans le Projet Champi, soit refaire des champignons avec la matière première, les vendre et quand tout aura été utilisé, je détruirai les blocs pour en faire du compost. Je redonne une deuxième et même une troisième vie à cette matière», se réjouit Alexandre Mainville.

Son fils Tristan le soutient dans cette démarche. «Nous partons cette entreprise ensemble et c’est lui qui sera chargé de créer le compost avec les blocs. Pour moi, en tant que père, c’est une occasion en or de passer l’été avec mon fils, de lui transmettre les rudiments de l’entrepreneuriat, avec ses avantages et ses défis», confie-t-il.

Il vendra son miel, ses champignons et son compost dans des commerces de la région avec qui il fait déjà affaire, mais aussi dans les nombreux marchés publics qu’il fréquente depuis quelques années.

Qu’est-ce que le mycélium?

Le mycélium est l’appareil végétatif des champignons, formé d’une masse de filaments généralement blancs, sur lequel poussent les carpophores (fructifications), couramment nommé champignon.

De l’importance de la biodiversité

En plus d’être un apiculteur qui accorde la plus grande importance à la qualité de ses abeilles, de ses reines et des produits du miel, Alexandre Mainville poursuit constamment son apprentissage et prend conscience de l’importance de la biodiversité.

En offrant une deuxième et une troisième vie aux produits de la terre, il prend soin de la nature et estime que tout ça rapporte. Les changements climatiques jouent pour beaucoup dans la santé des abeilles et il espère que les gens puissent comprendre le message.

«Cette année, nous avons eu un hiver avec beaucoup de neige, ça a isolé les abeilles des grands froids. Les pertes au niveau des ruches devraient évoluer autour de 15 à 25 %, ce qui est dans la moyenne. Ce ne sera pas catastrophique comme il y a deux ou trois printemps ou les pertes, pour certains., atteignaient de 70 à 90 %», lance celui qui a mis deux à trois ans à monter son cheptel avant de s’adonner à l’élevage de reines.

(Photo : Le Reflet - Denis Germain)

Défi Pissenlits 2025

En ce sens, Nature-Action Québec (NAQ) a annoncé avoir a accepté la proposition de Miel et Co de poursuivre le déploiement du projet mobilisateur du Défi pissenlits. Miel et Co a choisi NAQ en raison de ses valeurs et de la pertinence de sa mission qui permet d’assurer la continuité et le développement continu de ce mouvement inspirant dans les années à venir.

Lancé en 2021, le Défi Pissenlits invite les citoyens, les villes et les professionnels à laisser pousser leur gazon quelques jours, même quelques semaines au lieu de le tondre immédiatement afin de fournir un garde-manger aux abeilles, insectes et animaux pollinisateurs.

L’édition 2024 a connu un succès sans précédent et il est possible de poursuivre avec cette cinquième édition en s’informant au www.defipissenlits.ca.