Piché-Dufrost exclue de Jacques-Leber : des arguments pourraient changer la donne

L’école Piché-Dufrost, à Saint-Constant. (Photo : Le Reflet – archives)
Tenir compte des marcheurs et conserver le bâtiment actuel de l’école secondaire Jacques Leber; voilà deux éléments évoqués lors d’une consultation publique que le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries (CSSDGS) prévoit analyser, alors que les jeunes de l’école primaire Piché-Dufrost, à Saint-Constant, seraient exclus de Jacques-Leber, dès 2026-2027.
Selon l’un des scénarios envisagés par le CSSDGS, tous les élèves de Saint-Constant pourraient faire leurs études de la première à la cinquième secondaire à cette école secondaire une fois le nouveau bâtiment construit, sauf ceux de Piché-Dufrost.
Environ 160 personnes ont assisté le 14 mai à la consultation publique, qui s’est tenue à l’école de l’Aquarelle-Armand-Frappier, à Saint-Constant.
Des parents d’élèves de l'école primaire Piché-Dufrost, le président du conseil d'établissement de Piché-Dufrost, Pascal Lavigueur, ainsi que le maire de Saint-Constant, Jean-Claude Boyer, ont notamment pris la parole.
Le directeur général adjoint du Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries, Daniel Bouthillette, qui présentait entre autres l’avis d’intention de modifier le cycle d’enseignement à cette occasion, a pris en compte l’aspect des marcheurs soulevé par plusieurs participants.
«Il y a une portion de l’école Piché-Dufrost, des élèves qui sont des marcheurs, a-t-il expliqué par la suite, en entrevue avec Le Reflet. On va voir l’impact de ces élèves-là vers Jacques-Leber. C’est un scénario qu’on va évaluer parce que ça demanderait de travailler notre redécoupage, de rééquilibrer notre capacité et d’équilibrer avec le reste du territoire de Saint-Constant. Ça fait partie des éléments qu’on peut regarder, pour maximiser les élèves marcheurs.»
Un aperçu de la future école de Jacques-Leber une fois construite. (Photo : Le Reflet – archives)
Le scénario sur la possible exclusion de Piché-Dufrost ferait en sorte que les élèves de cette école primaire seraient inscrits à l’école secondaire de la Magdeleine à La Prairie ; des parents sont contre, puisque selon eux, cela demanderait plus de temps en transport en commun.
M. Bouthillette répète que parmi les écoles primaires de Saint-Constant, Piché-Dufrost est à la plus proche de la Magdeleine, autant en termes de kilométrages que de temps de trajet.
Céder un autre terrain
La Ville de Saint-Constant propose de converser le bâtiment actuel de l’école secondaire Jacques-Leber, plutôt que le démolir. (Photo : Le Reflet – archives)
À la consultation publique, le maire Jean-Claude Boyer a fait savoir que la Ville a adopté une résolution à la séance extraordinaire du 13 mai qui propose de garder le bâtiment actuel de Jacques-Leber et de le mettre à niveau «pour accueillir l’ensemble des élèves de Saint-Constant» ; une proposition qui a aussi été soulevée par Pascal Lavigueur.
C’est pourquoi M. Boyer a proposé de céder le parc Leblanc au CSSDGS pour en faire un endroit où les jeunes de la municipalité pourront faire de l’activité physique. Rappelons que le nouveau bâtiment est présentement construit sur le terrain sportif synthétique inauguré en 2018. Selon les plans originaux, ce terrain doit être déplacé sur le site de l’actuelle école Jacques-Leber qui doit être démolie.
«Ça m’attriste beaucoup [la possible exclusion de Piché-Dufrost], s’est exprimé le maire, lors de la consultation publique. On va adresser ces problématiques-là au ministère des Affaires municipales et au niveau du ministère de l’Éducation. On va monter un dossier complet là-dessus.»
Daniel Bouthillette indique qu’avec cette proposition de la Ville, une évaluation sera faite de «façon approfondie».
«On aurait des espaces disponibles, qui n’étaient pas disponibles auparavant, de nouveaux terrains pour offrir à tous les élèves de faire leur secondaire à Saint-Constant, s’exprime-t-il. Pour garder possiblement l’école actuelle de Jacques-Leber, il faudrait s’assurer que les infrastructures en place permettent un espace pour les élèves et le personnel.»
«Il faudrait s’assurer aussi que les infrastructures soient au rendez-vous parce que ce n’est pas seulement l’intérieur de l’école, mais notamment les espaces extérieurs, de socialisation, ajoute-t-il. La capacité de la nouvelle école, plus la capacité actuelle de Jacques-Leber, ça changerait la donne. S’il y a une possibilité de le faire, on fera les démarches requises avec les autorités pour voir cette ouverture.»
M. Bouthillette mentionne également que cette proposition pourrait entre autres entraîner un financement et des autorisations de la part du gouvernement du Québec.
Encadrement des équipes
Des parents avaient informé au Reflet qu’elles n’étaient pas d’accord sur la possibilité d’envoyer des élèves de Piché-Dufrost à la Magdeleine. (Photo : Le Reflet – archives)
Le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries a également tenu compte des préoccupations de parents quant à la transition des jeunes élèves du primaire vers la Magdeleine.
Deux mamans, qui étaient présentes à la consultation publique, avaient d’ailleurs avancé dans un article du Reflet que les enfants de Piché-Dufrost sont dans une «petite» école et qu’ils ont besoin d’encadrement ; elles étaient donc contre la possibilité d’envoyer ceux-ci dans une grande école comme la Magdeleine.
Daniel Bouthillette a assuré que la différence de taille entre la Magdeleine et Jacques-Leber diminuerait dans les prochaines années et qu’on retrouverait plus de groupes de la première à la troisième secondaire à la Magdeleine et moins de groupes de la quatrième à la cinquième secondaire, selon le scénario d’une possible exclusion de Piché-Dufrost à Jacques-Leber.
«On retrouverait 10-12 groupes à la première, deuxième et troisième secondaire, à la Magdeleine au lieu de 5-6 groupes, explique-t-il. Une grande partie de Saint-Constant serait à cette école.»
Selon les statistiques du CSSDGS, environ 45% des élèves de 6e année de Piché-Dufrost se dirigent ailleurs qu’à Jacques-Leber, certains dans le secteur privé, mais d’autres dans différents programmes d’écoles secondaires du secteur desservi par le Centre de service scolaire.
M. Bouthillette assure que la transition vers le secondaire se passe «très bien».
«C’est une fierté de la qualité des services dans nos écoles, il y a une bonne répartition des élèves dans nos écoles et des équipes des écoles accompagnent des élèves de petites écoles dans la transition vers le secondaire, s’exprime-t-il. Ils ne se retrouveront pas seuls. D’autres écoles secondaires dans notre réseau sont des immenses écoles et les transitions se font très bien.»
«De plus vieux élèves du secondaire accompagnent aussi les plus jeunes», ajoute-t-il.
Former un programme de hockey
Dans l’un des scénarios envisagés par le Centre de services scolaire, le programme hockey à Jacques-Leber, qui est offert actuellement de la première à la troisième secondaire, serait transféré à la Magdeleine ; cette dernière a également un programme pour les élèves de quatrième et cinquième secondaire.
Selon les statistiques du CSSDGS, 35% des élèves dans le programme de hockey à Jacques-Leber sont de Saint-Constant, comparé à 65% provenant d’autres municipalités.
«[Avec ce programme à Jacques-Leber], ça fait en sorte qu’il y a moins de jeunes de Saint-Constant au régulier, spécifie-t-il. Il y a trois groupes-là de ce programme hockey qu’on pourrait transférer à la Magdeleine et on pourrait conserver trois groupes pour accueillir le plus de jeunes de Saint-Constant dans Jacques-Leber.»
Encore possible de s’exprimer
Daniel Bouthillette informe qu’il est possible aux citoyens de soumettre un avis au CSSDGS jusqu’au 30 mai, avant 16h, à l’adresse courriel suivante : consultationpublique@cssdgs.gouv.qc.ca.
Rappelons que la décision finale dans ce dossier de Jacques-Leber sera prise le 25 juin lors de la prochaine séance du conseil d'administration du Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries.
«On va communiquer rapidement la décision finale et on souhaite qu’au plus tard en septembre, les élèves et les parents auront une orientation pour la prochaine année scolaire [2026-2027], conclut-il. Il faudra qu’ils fassent leur choix.»