Actualités

Des plates-bandes comestibles

le vendredi 27 juillet 2018
Modifié à 10 h 36 min le 27 juillet 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Mai-Anh Ngo est allergique au pollen. Lorsqu’elle a acheté sa maison à La Prairie, il y a cinq ans, elle a donc remplacé les fleurs annuelles de ses plates-bandes avant par des plantes comestibles. Chou, kale, bette à carde, radis et salade poussent sur sa devanture. Son aménagement est si discret et intégré aux autres plantes vivaces qu’un passant n’y voit que du feu, à moins de s’attarder un peu. «J’ai fait attention quand j’ai semé. Je voulais m’assurer que ce soit beau et harmonieux, y compris pour les couleurs», explique la dame de 35 ans. C’est après avoir vu des aménagements comestibles dans les plates-bandes de la Ville qu’elle a eu l’idée à son tour d’intégrer des plants comestibles sur son terrain avant. Dans sa cour arrière, Mme Ngo dispose d’un potager, dispersé à différents endroits. On trouve des plants de framboises, de la menthe, du brocoli et des tomates autour de sa piscine. Puis, des carottes, de la salade et des concombres dans des bacs à fleurs. «J’aime manger dans la vie et je trouve qu’on mange plus et mieux quand on a un potager, justifie-t-elle. J’ai aussi deux enfants et je veux qu’ils apprennent que les légumes ne viennent pas du supermarché.» Une tendance Les aménagements comestibles sont en vogue. Si la plupart des Villes interdisent aux citoyens d’aménager des potagers en façade, elles acceptent qu’ils les intègrent dans leurs plates-bandes avant. «On le tolère si les végétaux comestibles conservent l’image d’une cour avant régulière, indique la Ville de La Prairie. L’idée est d’éviter que des structures de bois ou de métal se retrouvent sur les parterres en façade. Par exemple, les framboisiers seraient acceptés, contrairement aux vignes et plants de tomates qui requièrent des tuteurs ou des treillis.» Certaines municipalités emboitent aussi le pas au phénomène. À Delson, des bacs à fleurs ont été remplacés par des plantes comestibles au centre communautaire et au bâtiment la Jonction, en plus d’un jardin communautaire au dernier endroit. «Le jardin est entretenu par la Maison des jeunes, informe Magali Filocco, responsable des communications à la Ville. Les récoltes sont remises à des organismes.» Des bacs surélevés de plantes comestibles et aménagements horticoles ont également été aménagés cette année à Saint-Constant devant certains édifices municipaux et dans certains parcs. De plus, des plantes comestibles comme des citronniers ou des choux de kale ont été ajoutées aux aménagements horticoles. Cependant, aucun n’est destiné à la cueillette. À Saint-Philippe, «l’idée a récemment été apportée au Comité d’environnement d’embellissement», informe Marilou Robert, responsable des communications. Les membres en feront une recommandation au conseil municipal pour l’été 2019. Saint-Constant permet l’aménagement d’un potager en façade Le règlement de zonage l’autorise en cours avant, latérale et arrière. La refonte qui le permet est entrée en vigueur en 2017. C’est la seule municipalité de la région qui permet le potager en façade. [caption id="attachment_45522" align="alignnone" width="521"] Le potager de Mai Ah Ngo est aménagé en partie autour de sa piscine à l'arrière.[/caption]