Culture

Recruté par le Cirque du Soleil sur les bancs d’école

le mardi 29 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 29 décembre 2015
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Guillaume Paquin se pince encore lorsqu’il grimpe sur la scène du Centre Bell. L’acrobate de 21 ans qui incarne Entu, un des trois personnages principaux dans la dernière création du Cirque du Soleil, n’avait pas encore complété sa formation à l’École Nationale de Cirque (ENC) de Montréal lorsqu’il s’est fait offrir un rôle dans Toruk – le premier envol.

«Je n’y crois pas encore, indique le plus jeune artiste de la troupe. J’ai beau être dans le processus de création depuis juillet, je me demande encore comment c’est possible.»

Inspiré du film Avatar de James Cameron, le spectacle écrit par Michel Lemieux et Victor Pilon transpose l’univers de la planète Pandora et de son peuple Na’vi sur scène.

C’est alors qu’il présentait un spectacle à la TOHU avec un personnage s’apparentant au bonhomme bleu de Cameron qu’on a proposé à Guillaume Paquin d’auditionner pour la compagnie fondée par Guy Laliberté. Celui qui a obtenu son diplôme de l’ENC en juin a ainsi joint les rangs des professionnels un mois plus tard. Paquin et le narrateur, le comédien Sébastien Dodge, sont les deux seuls québécois à bord de l’aventure.

«Au début j’étais intimidé, mais je me sens désormais à ma place, dit-il. J’étais prêt à le faire et je me nourris beaucoup de mes collègues plus expérimentés.»

«James Cameron m’a dit que je faisais un bon Na’vi. Venant de celui qui a dessiné et créé ses personnages, c’est le plus beau compliment que je pouvais recevoir», ajoute-t-il.

Proposition plus théâtrale

Dans le spectacle, le résident de Sainte-Catherine incarne le personnage d’Entu, en alternance avec Guillaume Crisp.

«Les soirs où je ne joue pas le personnage principal, je prends part à d’autres numéros, notamment celui des fleurs et des oiseaux, qui me permettent de pratiquer plus d’acrobaties comme la corde lisse (sa spécialité). Ça me donne deux perspectives complètement différentes du spectacle», indique-t-il.

Même s’il a beaucoup moins de prouesses à effectuer quand il est dans la peau d’Entu, Guillaume Paquin n’est pas non plus un bibelot. Ses déplacements sont toujours dynamiques et le jeu d’acteur prend une place plus importante, puisqu’il est l’élément central de l’histoire.

Contrairement aux autres productions du Cirque du Soleil, celle présentée au Centre Bell jusqu’au 3 janvier mise beaucoup sur la théâtralité et les effets visuels.

L’artiste passe d’ailleurs une heure sur la chaise de maquillage avant chaque représentation.

Tombé dedans

Dès l’âge de sept ans, il était déjà très clair dans la tête de Guillaume Paquin qu’il ferait du cirque.

Après huit ans à l’École de cirque de Verdun, il a fait le saut à l’École Nationale de Cirque à Montréal où il a obtenu son diplôme d’études secondaire et collégiale. Grâce à son statut d’artiste pluridisciplinaire, il possède déjà trois numéros à son actif: Corde V, Acro-Danse et Sangles Duo avec sa partenaire Nicole Faubert.  

À la fin de son contrat avec le Cirque du Soleil en novembre 2016, le jeune homme souhaite fonder sa compagnie et présenter ses créations.

«Je me considère déjà très chanceux de pouvoir prendre de l’expérience au sein d’une compagnie québécoise dont la réputation n’est plus à faire, mais j’aimerais ensuite voler de mes propres ailes.»

 

 

Synopsis de Toruk

Lorsqu’une catastrophe menace de détruire l’arbre des âmes, Ralu et Entu, deux garçons omaticaya au seuil de l’âge adulte, décident courageusement de prendre les choses en main. En apprenant que le toruk pourrait les aider à sauver l’arbre des âmes, ils se mettent en route, en compagnie de leur nouvelle amie Tsyal, vers le sommet des Montagnes flottantes pour retracer le redoutable prédateur rouge et jaune qui règne dans le ciel de Pandora. La prophétie se réalise lorsqu’une âme pure s’élève parmi les clans pour chevaucher le toruk pour la toute première fois et ainsi sauver les Na’vi d’un sort terrible.

Après Montréal, la tournée de Toruk – le premier envol s’arrêtera à Toronto, puis dans plusieurs autres villes des États-Unis.